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La ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, s’est réveillée ce mardi 18 janvier 2022 sous une vive tension entre les motards et les éléments de la police, à la suite d’une opération de bouclage des plaques d’immatriculation motos opérée par la DGRPI.

L’opération vise non seulement à renflouer la caisse de l’État mais aussi à contribuer à la lutte contre l’insécurité causée par des bandits opérant avec des motos sans plaque.

Des sources concordantes dans la région rapportent qu’il y aurait deux morts, des blessés et des dégâts matériels de part et d’autre au niveau du rond-point Kapa sur la route aéroport à l’issue de ces manifestations. Un bilan non confirmée par des sources officielles.

Dans un communiqué publié dans la journée, le député national Gratien Iracan de Saint-Nicolas condamne ces violences et exhorte l’exécutif provincial militaire de revenir sur sa décision et rentrer à la table des négociations avec les responsables des associations de taxi motos de la ville pour la quiétude de la ville.

L’élu d’Ensemble pour la République rappelle que le tissu économique de la zone a été déchiré à cause des exactions rebelles qui ont motivé l’installation de l’État de siège qui a failli dans sa mission. Il demande par conséquent aux institutions du pays à mettre fin à ce régime exceptionnel devenu normal :

« L’honorable Iracan Gratien de Saint-Nicolas constate avec regret, les violences orchestrées dans la ville de Bunia suite au refus des taximans motos de s’octroyer des plaques d’identification. Nous invitons le gouvernement provincial militaire à surseoir cette démarche forcée, à initier un dialogue avec les associations et organisations regroupant les motards. L’administration militaire provinciale devrait plus se focaliser sut les opérations militaires et le retour de la paix », dit-il.

À lui de renchérir :

« Je rappelle à l’opinion nationale qu’internationale, que la province de l’Ituri a perdu son pouvoir économique depuis près de trois ans, ravagée par des massacres et tueries à répétition. Les axes routiers sont difficilement fréquentables, les exploitations minières et agricoles étant devenues quasiment impossibles. La plupart des jeunes se retrouvent dans le secteur informel pour leur survie. L’État devrait en tenir compte pour des allègements fiscaux dans ces zones sinistrées ».

« Nous rappelons par la même occasion aux institutions de la République, qu’il est temps de mettre fin à l’État de siège. Les communautés de l’est sont fatiguées par un dispositif constitutionnel qui a montré son échec. La situation exceptionnelle n’existe plus car elle est devenue normale « , lit-on dans ce communiqué.

Il faut rappeler que toutes les activités économiques sont restées paralysées cette journée et des dégâts matériels importants enregistrés.

Le commandement de la police dans la ville promet de s’exprimer dans les heures qui viennent sur cet incident.

Rédaction.