Le chef du groupement Tora dans le secteur Kibali en territoire de Watsa (Haut-Uele) et sa famille, ont échappé de justesse à un attentat la nuit de mardi à ce mercredi 19 janvier à son domicile.
Un intrus a jeté une grenade prête à exploser dans son salon au tour de 22h00′ pendant que tous regardaient la télévision, rapporte l’intéressé joint par Orientalinfo.net :
« Nous étions au salon avec un enfant. Les autres enfants avaient déjà dormi. Je commençais déjà à somnoler. L’enfant a crié brusquement, papa quelqu’un vient d’entrer dans la maison et il a jeté quelque chose. Et lorsque j’ai torché, c’est une grenade déjà activé mais qui a échoué d’exploser tout simplement sur nous. J’ai pris le courage et jeté cette grenade dehors avant de commencer à alerter la population », explique Joseph Maganda.
Cette autorité coutumière qui se dit en insécurité et craint pour sa vie, présume qu’elle serait victime de la réticence de sa population vis-à-vis de l’exploitation des minerais par les chinois dans son entité :
« Personnellement, je n’ai aucun problème avec quelqu’un ni même une dette à rembourser. Je crois peut-être que ça doit être le dossier des chinois. Il y a des officiers de la police qui m’accusent de soutenir la réticence de la population contre les chinois pendant qu’eux ont déjà créé des coopératives pour exploiter avec ces chinois. J’ai dit à la population que je ne suis pas concerné d’ailleurs même pas informé de cette histoire. Est-ce pour ça qu’on veut toucher à ma vie ! Nous devons savoir que nous sommes déjà en insécurité ici. Avant cette histoire des chinois, on avait jamais enregistré une telle situation. La population doit rester très vigilante. »
Ce matin, la population s’est rassemblée à la résidence de leur chef pour constater et compatir ensemble avec lui. Plusieurs jeunes bouillonnaient de colère après cet attentat.
Le sénateur Jean-Pierre Batumoko condamne vivement cet acte criminel qu’il juge d’inadmissible. Il exige une enquête indépendante pour faire la lumière sur cet incident peu courant dans la région :
« C’est inadmissible de tenter de toucher à l’intégralité physique d’une autorité coutumière. J’ai même appelé le gouverneur pour lui dire qu’il faut diligenter d’urgence une enquête sérieuse sur ce dossier. Nous ne pouvons jamais tolérer une telle situation. Pourquoi seulement à la veille de l’expiration du moratorium de la ministre des mines qu’on enregistre cet attentat inédit ? Nous ne pouvons jamais accepter de perdre un chef pour une affaire de l’or car il n’y gagne même rien. La décision de sortir les étrangers émane du gouvernement central et c’est pour toute la République », a-t-il réagi au téléphone de la radio AREBI FM de Watsa.
Rappelons que la tension monte contre les chinois dans le Haut-Uele à la veille de l’expiration du moratoire de la ministre des mines interdisant la présence des étrangers et des gros engins dans les sites d’exploitation artisanale conformément au code et règlement minier en vigueur en République Démocratique.
Héritier Mungumiyo