Une carrière artisanale d’or

Les forces vives du territoire de Watsa dans la province du Haut-Uele au nord-est de la République Démocratique du Congo, ont accusé jeudi 20 janvier, les autorités provinciales de cautionner la présence des expatriés chinois dans les sites d’exploitation artisanale de l’or en violation du code minier et de la circulaire de la ministre des mines Antoinette N’samba.

« Les composantes confirment que les autorités censées appliquer vos instructions brillent par l’insubordination notoire et la tetutesse aggravée ; nous citons le Chef de Division Provinciale des Mines ainsi que celui du SAEMAPE et, ces derniers pourtant exécutants de la circulaire sont en réalité les boucliers protecteurs de ces étrangers. Ce comportement de sabotage à l’autorité frise et est passible des sanctions exemplaires de leurs parts ».

Concomitamment, les composantes ont constaté avec amertume que les étrangers travaillent paisiblement et sont hyper protégés que les nationaux en dépit de l’expiration dudit moratoire :

« Les sites d’exploitation artisanale sont surmilitarisés comme si nous sommes dans un état de siège ».

Ce vendredi, la coordination provinciale de la société civile du Congo dans le Haut-Uele, a, dans une déclaration, interpellé les autorités provinciales à faire respecter les dispositions de la circulaire de Madame le ministre des Mines et a retiré immédiatement les militaires et policiers commis la garde de ces sujets chinois. Elle invite également la population à refuser toute négociation visant à maintenir ces sujets chinois irréguliers et encombrants dans les sites d’exploitation artisanale.

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Rappelons que dans cette province, les autorités provinciales sont accusées de favoriser l’envahissement des zones d’exploitation minière artisanale par les sujets chinois en violation de la législation minière en vigueur en RDC, réservant l’exclusivité de l’artisanat minier aux seuls congolais. On en veut pour preuve, la prise répétitive des positions publiques d’acquiescence du gouverneur de province et de son ministre des mines y voyant plutôt une bonne opportunité d’assistance technique et financière aux coopératives minières pour « booster le développement ».

Il sied de noter qu’il s’observe un silence radio du côté des autorités provinciales incriminées au tour de ce feuilleton malgré l’accentuation des contestations des forces vives dans la région.

Nanou Mokuba Enkatoya