Un SOS lancé en début de la semaine en cours à l’issue d’une mission de quatre jours d’itinérance dans les entités de Ndanda et Libombi au groupement Ngbandi situé à plus d’une centaine de kilomètres du côté Sud-Est de la cité de Dungu, dans le territoire éponyme, en province du Haut-Uele (nord-est) de la RDC.
Jean-Paul Monanga président du tribunal de paix de Dung, affirme que les appareils judiciaires qui se trouvent au fin fond du pays font face à des multiples problèmes qui enfreignent la bonne marche de la justice. Par conséquent, la population s’adonne à la justice populaire et les animateurs de la justice au niveau local (OPJ: Officiers de la Justice Policière), excèllent dans les abus.
«La plus part des gens ne connaissent pas comment fonctionne la justice au vrai sens du mot. Il doivent être édifiés. Il n’y a pas des faits qui se passent, ils ne comprennent pas où aller. Et des fois, là où ils vont, ils ne trouvent pas de solutions adéquates. Les gens se sont plus habitués au droit coutumier. Nous avons une lourde tâche par rapport à ça. Malheureusement, nous avons des idées, des projections…ce qui nous complique, ce sont les moyens. Mais comme c’est notre travail, s’il ya des problèmes nous allons nous organiser. Mais en tout cas c’est pénible. On ne met pas tellement des moyens pour que la justice fonctionne normalement. Nous faisons ça par notre propre volonté.», s’est inquiété le président de cette première juridiction judiciaire de l’ordre ordinaire.
Cet animateur de la justice qui compte débuter les prochains jours, d’organiser les audiences foraines dans les différentes grandes agglomérations en place pour rapprocher la justice aux justiciables, appelle l’État congolais et toute personne de bonne volonté à mettre les moyens pour faciliter cette projection.
« Le Chef de l’État tient beaucoup à la justice, peut-être c’est au niveau supérieur qu’on voit. Mais s’il venait ici à l’intérieur là où nous sommes, il va comprendre que nous travaillons comme des robots. Ce sont des conditions qui ne sont pas tellement normales. Comme on dit: «la justice élève la nation». Oui. C’est normal mais pour qu’elle puisse atteindre ce niveau là, ça demande beaucoup de sacrifices. Nous demandons à l’État de penser à mettre le moyen pour que la justice fonctionne normalement. Que des personnes de bonne volonté puissent aussi nous appuyer», a-t-il plaidé.
Jean-Paul Monanga a de l’occasion invité la population à faire confiance à la justice en évitant tous les actes de vengeance, de règlement de compte ou de justice populaire. Aux animateurs de la justice au niveau local/OPJ il les invite à plus de responsabilités dans leur travail sur terrain de peur de subir la rigueur de la loi.
Installé en 2013, le tribunal de paix de Dungu compte deux juges de carrières avec un parquet près cette juridiction avec également des magistrats debouts opérationnels.
Pierre Mungu Guma