L’assemblée provinciale du Haut-Uele brise enfin son silence autour de l’affaire de la perception de la taxe péage route par le gouvernement provincial à la firme Kibali pour l’exercice 2024-2025.
Une commission ad hoc s’est réunie cet avant-midi, mettant autour d’une table les membres du bureau présents et quelques députés pour statuer sur le dossier, dans la salle des plénières de la première institution politique provinciale.
Se confiant à Orientalinfo.net au terme de cette réunion urgente, le vice-président de l’organe délibérant indique que l’assemblée provinciale a été informée comme toute autre opinion sur les réseaux sociaux, précisant n’avoir pas été notifié de cet acte en amont.
Le numéro deux de la chambre délibérante ajoute par ailleurs qu’une commission a été mise sur pied pour enquêter sur cette affaire, afin d’éclairer l’opinion sur l’authenticité des documents, et in fine fixer l’opinion :
« D’abord il faudrait que nous puissions fixer l’opinion que l’assemblée provinciale, comme tout le monde, a été informée de ces documents sur les réseaux sociaux. Parce que lorsque vous voyez les amplianteurs, nous n’avons pas été copiés ou le bureau de l’assemblée provinciale n’a pas été informé de ces documents qui circulent aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Notre position est actuellement que l’assemblée provinciale arrive à mener les enquêtes pour savoir l’authenticité de ces documents et in fine proposer ce qu’il faut par rapport à l’ensemble des documents qui a été largué dans les réseaux », a déclaré Jean Faustin Tasile Akuma, vice-président de l’Assemblée Provinciale du Haut-Uele.
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De la complicité et silence coupable de l’organe délibérant avec l’exécutif provincial dans ce dossier sale, l’élu de Faradje parle d’une accusation fortuite :
« Nous ne sommes pas silencieux, c’est comme ça que la réunion du bureau a eu lieu aujourd’hui, pour statuer sur ces documents bien que n’en ayant pas été informé en avance, mais nous avons saisi la balle au bon pour cette question. Nous n’avons pas croisé les bras, sachant que l’assemblée provinciale n’a voté que le budget pour 2023. Quel est cet objectif de faire payer à Kibali 2 millions de dollars au-delà de l’exercice budgétaire que nous avons accordé à l’exécutif provincial? Mais à notre niveau, nous avons jugé qu’il faudrait d’abord commencer par les enquêtes, voilà même l’objectif de la rencontre de ce vendredi matin, entre les membres du bureau et les autres députés invités pour analyser dans l’ensemble qu’est-ce que nous pouvons faire. Nous appelons donc la population au calme, le bureau n’est pas resté bras croisés, mais au contraire il a pris l’affaire à bras-le-corps pour permettre d’avoir une lumière sur cette question. Est-ce qu’on accuse le ministre provincial des finances à tort ? Est-ce que le document est faux ? Bref, à notre niveau comme des légalistes, il faudrait que nous puissions d’abord mener les enquêtes, savoir le contenu de ces documents, pour nous permettre de nous prononcer à bonne et due forme, comme pour dire à la communauté que nous ne sommes pas restés en train de voir les choses comme à l’extérieur », a fixé la deuxième personnalité de l’organe délibérant.
Pour l’instant, l’opinion attend suivre le ministre incriminé, pour sa version des faits. Néanmoins, ce dossier relance le débat sur l’opacité de gestion souvent évoquée par l’opposition.
Rédaction