Cette scène inédite se déroule dans la ville d’Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele au nord-est de la République Démocratique du Congo.

Les membres de la famille propriétaire du bâtiment abritant le ministère provincial de la justice et droits humains à Isiro depuis l’avènement de cette province, ont décidé d’observer depuis mercredi 01 février dernier,  un sit-in illimité devant ledit ministère pour réclamer le paiement des arriérés  des loyers de plus 30 mois évalués aujourd’hui à environ 15. 000 dollars américains au près du gouvernement provincial accusé d’insolvabilité et mauvaise volonté manifeste.

Selon le Chef des Travaux Dido Nakomito, répondant de cette famille bailleresse, cette décision est consécutive à l’échec de toutes les démarches administratives et tentatives de dialogue menées pour trouver une solution :

« Nous sommes devant une situation qui nous embarrasse tous. Nous sommes devant quelqu’un qui est le plus fort, le gouvernement provincial. […] J’ai écrit au moins 15 correspondances à l’exécutif provincial, nous avons eu des entretiens personnels avec le gouverneur de province dans son cabinet comme dans son domicile, avec le directeur de cabinet et avec tous les ministres ayant occupé la maison mais, je me rendais compte qu’on avance pas. Jusqu’à ce jour, on est aux environs de plus de 15 .000 $. », explique-t-il.

À lui de renchérir :

« Dernièrement, lorsque je me suis encore rendu là bas, ils m’ont dit que payer la location n’est pas une priorité. C’est comme ça que la famille a décidé de venir habiter ne serait-ce que la cours de la maison. Et nous passons la nuit à la belle étoile pour demander à ce que l’on puisse nous réhabiliter dans nos droits les plus légitimes. Nous n’allons plus sortir. Nous voudrions que le gouvernement provincial libère seulement la maison puisqu’il n’a pas la volonté de nous honorer ».

Par ailleurs, cette famille qualifie d’un « faux débat » les allégations d’instrumentalisation politique portée contre elle par certaines langues proches du pouvoir provincial.

Contacté par Orientalinfo.net, le ministre de tutelle très peu bavard sur ce dossier, s’est contenté d’indiquer que les pourparlers sont en cours pour décanter cette situation.

Rappelons qu’en avril 2019, le gouverneur de province Christophe Baseane Nangaa avait promis de combattre énergiquement durant son règne des promesses fallacieuses, l’injustice, la corruption, la concussion, les détournements, l’affairisme, le clientélisme, le népotisme et les abus du pouvoir.

Ariko Timothée