En territoire de Dungu, dans la province du Haut-Uele, au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, les enseignants des établissements publics sont en grève depuis le 21 Janvier de l’année en cours. Ils réclament le payement de leurs salaires de double mensualité soit décembre 2021 et Janvier 2022.

Sur place, les activités scolaires restent paralysées dans ces écoles malgré la prestation des nouvelles unités en effectif minime. Du coup, les élèves du maternel, primaire comme secondaire sont abandonnés à leur triste sort.

Au cours d’une réunion d’évaluation de ce mouvement de grève par un collège de circonstance, ces enseignants disent poursuivre ce mouvement jusqu’à ce que leurs désidératas soront pris en compte par le gouvernement.

Par ailleurs ces amis de craie condamnent et déplorent ce qu’ils qualifient « de menaces et intimidation» à l’endroit de leur bureau syndical par les autorités politico-administratives locales alors qu’ils réclament leurs droits légalement reconnus.

« Nous condamnons avec la dernière énergie les menaces orchestrées par les autorités locales en indexant notre porte-parole et le comité intersyndical. Comment allons-nous reprendre dans ce climat de violences ? Nous exhortons encore pour la énième fois les autorités politico-administratives de remonter encore nos plaidoyers à l’instance supérieure pour qu’il y ait la paie effective des enseignants en vue de leur permettre d’avoir l’énergie pour la reprise de leur tâche conventionnelle. », ont-ils relevé dans leur déclaration.

En réaction, l’administrateur du territoire de Dungu ad intérim cité nommément sur les réseaux sociaux d’être à la base de ces menaces et intimidations en vers les enseignants à travers leur président intersyndical , rejette en bloc ces allégations.

Madame Clémentine Bangaba précise qu’il était tout simplement question d’inviter le président de l’intersyndical des enseignants en vue de s’imprégner de la situation étant donné que les enseignants sont allés en grève sans une notification préalable aux autorités politico-administratives :

« Les enseignants ont convoqué une assemblée générale sans tenir informées les autorités administratives, ils ont pris une décision sans informer les autorités administratives; Mais quand ils entrent en action, c’est à ce moment qu’ils envoient la lettre de la décision prise à l’assemblée générale. Ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer. Avant de prendre une décision veuillez voir l’autorité et lui expliquer. Vous prenez une décision sans informer les autorités. On ne peut pas vous joindre au téléphone, on lance une invitation pour que vous veniez nous expliquer et qu’on trouve une solution pour notre milieu, ça devient une intimidation ? », s’interroge Mme Bangaba.

Elle exhorte les enseignants qui sont aussi les responsables et pères des enfants de reprendre les activités scolaires normalement car leur situation est en cours de résolution :

« Je supplie les enseignants qui sont des responsables, qui sont aussi pères des enfants qui étudient, de reprendre les activités scolaires normalement car la situation est en cours de résolution. Eux-mêmes chantent que c’est l’avenir des enfants. Ils seront payés d’un moment à l’autre. Le gouvernement congolais paie toujours les enseignants même s’il y a de retard on récupère. Mais quand on récupère, le retard comment l’intersyndicale va récupérer l’enseignement perdu ? »

Rappelons que ce n’est pas la première fois que les enseignants de cette région payés par la Caritas puissent aller en grève pour cette même cause. Ils déplorent toujours le retard de payement. Jusqu’à présent, aucune réaction de cette structure incriminée.

Pierre Mungu Guma/Dungu