La marche de protestation initiée par des mouvements citoyens du Haut-Uele contre la démolition des habitations dites « anarchiques » érigées aux alentours du marché de Kinkole dans ville d’Isiro, n’a pas connu son plein succès ce samedi dans le chef-lieu de cette province.

Partie sans aucun débordement de stade municipal de kinkole dans la commune Mambaya, sous les yeux des éléments de la police, c’est au niveau de Mendambo sur avenue Marabo, que la police s’interpose. Elle tire des bombes à gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Dans la foulée, quelques militants ont été interpellés et conduits manu militari au commandement ville de la police. Les organisateurs fustigent ce comportement et appellent les autorités en place au respect des lois de la République.

« Si nous ne sommes pas dans la République Gondwanaise, nous serions alors dans une République bannière. Les lois de la République sont foulées au pieds par les prétendus possesseurs d’une parcelle de pouvoir. Les marches et autres manifestations sont soumises au régime d’information et non d’autorisation ! Nous avons respecté les textes et avons informé l’autorité compétente de la tenue de cette marche comme prévu par le législateur. Nous regrettons que la police a étouffé l’activité alors que nous n’avions eu aucune information administrative dans ce sens », s’indigne Me Isaac Degba, coordonnateur de ces mouvements et chef de file.

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Pour lui, c’est une victoire pour le peuple, bien que rompue à mi-chemin :

« Nous sommes pacifiques et ne comprenons pas comment la police a réagi ainsi alors que nous avons marché sans casse ou autres formes de débordement. L’essentiel pour nous c’est de montrer aux yeux du monde que rien ne marche dans le Haut Uele, a-t-il indiqué à la presse ce samedi.

I. Degba lance un message d’apaisement:  » nous demandons à la population de garder le calme, la lutte va continuer. Cependant, nous demandons au gouverneur de province de revenir à la raison. ”, a-t-il poursuivi.

Nos efforts pour avoir la réaction des autorités municipales n’ont rien produit.

Toute fois, rappelons que la veille, cette marche était interdite par le maire de la ville, accusant les organisateurs de cette manifestation d’œuvrer dans une structure non pas reconnue par l’État en plus de considérer cette initiative comme issue d’une manipulation politicienne. Par ailleurs, les organisateurs sont aussi accusés d’avoir utilisé des mineurs durant cette manifestation dispersée.

Joël Lembakasi/Isiro.