Le fait s’est produit la journée de jeudi 25 février 2022 dans une rivière à environ 35 kilomètres du côté Nord -Ouest de Ngilima vers la route Bangalu en territoire de Dungu, dans la province du Haut-Uele au Nord-Est de République Démocratique du Congo.
La victime, la quarantaine révolue, marié et père d’un enfant, faisait partie d’un groupe de six pêcheurs à la recherche de poissons à l’aide d’une «moto-pompe » comme à l’accoutumée.
Selon nos sources dans la région, ces civils «ont été appréhendés par des éleveurs étrangers Mbororo qui les accusant de polluer l’eau pour leur cheptel. Du coup, ces Mbororo leur ont tiré en bout portant par balle. L’un d’eux a succombé sur le champ de suite de ces blessures. Deux autres s’en sont sortis grièvement blessés et le reste s’est sauvé de justesse en prenant la poudre d’escampette.
Le corps de la victime vient d’être rapatrié la soirée de ce vendredi 25 février 2022 à son domicile sis au quartier Bamokandi à Dungu pour des obsèques pendant que les rescapés restent admis au soin sanitaire à Ngilima. On signale le déploiement de la force de l’ordre sur le lieu de drame.
Le député provincial, Chrispin Alibu Uwete, élu de ce territoire condamne ce énième cas de tuerie sauvage par ces mbororo et appelle le gouvernement congolais à prendre ses responsabilités :
« Je condamne fermement cette énième tuérie sauvage de nos compatriotes congolais par les envahisseurs illégaux communément appelés « mbororo » aux environs de Ngilima, à 45km du chef-lieu du territoire de Dungu. Ces paisibles citoyens congolais abattus à bout portant par armes de guerre pour le simple fait d’aller pêcher dans les eaux douces congolaises et de leurs ancêtres. La sacralité de la vie humaine que stipule la constitution congolaise dans son Art 16 est foulée aux pieds par ces étrangers illégaux, qui font la loi dans les jungles de nos contrées. Trop c’est trop ! C’est tout simplement une menace extérieure contre la paix et la sécurité nationale qui exige une détermination souveraine pour y mettre fin. », a-t-il lancé avant de présenter ses condoléances les plus attristées à la famille éprouvée.
Il sied de rappeler que les éleveurs étrangers mbororo perpètrent de nombreux cas de tuerie et autres exactions sur les populations congolaises depuis plus d’une décennie dans cette partie du pays notamment à Dungu et Niangara. En mai 2020, le gouvernement provincial avait exigé sans succès le « départ immédiat de ces éleveurs étrangers armés de l’ensemble de de cette province conformément aux prérogatives accordées à la province à l’article 222 de la constitution ».
Présenté comme un dossier à plusieurs dimensions, plusieurs observateurs, déplorent que passage du chef de l’État congolais Félix Antoine Tshisekendi à la tête d’union Africaine n’a malheureusement pas été mis à profit pour trouver une solution à cette problématique susceptible de faire très mal sur le plan sécuritaire de la RDC à l’instar de la nébuleuse FDLR à l’Est du pays.
En janvier dernier, lors d’un atelier d’évaluation des opérations réalisées par les forces armées congolaise des zones opérationnelle Uele, le commandement FARDC faisait également savoir que « l’ennemi actuel ce sont les Mbororo» qui visiblement bénéficieraient curieusement de la protection des autorités congolaises et internationales.
Pierre Mungu Guma