Dans la province du Haut-Uele au nord-est de la RD Congo, le président provincial de l’Association des consommateurs, hausse le ton et accuse l’État congolais à travers ses différents services techniques de passivité sur les routes face à la multiplication des cas d’accidents de circulation routière.

Dans une interview accordée à la presse ce lundi 28 mars, Me Dido Koyangazo reste convaincu que la léthargie étatique reste très manifeste dans ce statu quo.

Il fait notamment allusion à l’accident tragique survenu sur le route Aru-Durba la semaine écoulée, ayant  causé la mort d’une dizaine des femmes vendeuses revenant d’un marché périphérique :

« Il y a vraiment la responsabilité de l’État dans cet accident là dans le sens où pour qu’on autorise à un engin de circuler sur la route, il y a quand-même de procédure à suivre : il faut qu’il soit muni d’un PV (ndlr : Procès Verbal ) de contrôle technique délivré par un garage agréé par l’État Congolais. Mais, vous allez voir ce qui se passe ici chez nous, les services de TRANSCOM et la PCR vendent aux propriétaires des véhicules, le PV de constat d’état de véhicule sans même qu’ils puissent voir ce véhicule en question. Quelqu’un se présente seulement au bureau, donne l’argent et on lui délivre le document attestant que le véhicule est en bon état et peut circuler or, on ne l’a pas soumis à un contrôle technique adéquat mais aussi, on délivre l’autorisation de transport de personnes pour un véhicule destiné à transporter les marchandises. Malheureusement cette mauvaise pratique touche même aux bus Transco », s’est-il indigné.

Me Dido appelle à une prise de conscience des autorités provinciales pour stopper l’hémorragie :

« Nous demandons au gouverneur et au numéro un de la police qu’ils puissent tout pour faire agréer un garage localement afin de procéder au contrôle technique préalable avant de livrer le document nécessaire. Nous demandons également à la police de circulation routière de ne pas rester uniquement sur la route pour exiger de rapport ( ndrl : rançonner les usagers de la route) »

L’association des consommateurs exige également une enquête sérieuse pour faire toute la lumière sur cet accident et sanctionner sévèrement les potentiels responsables.

« En principe si nous étions dans un gouvernement sérieux et responsable, les députés allaient même interpeller le ministre provincial de transport et voie de communication pour qu’il donne de justification. La situation persiste jusqu’à aujourd’hui et nous demandons aux autorités provinciales de ne pas se limiter aux messages de condoléances ou à la récupération politique de cet accident là, mais qu’on ouvre une enquête sérieuse pour que la responsabilité des services attitrés soit engagée. On pouvait même déjà suspendre à titre préventif, le chef de service de transport et voies de communication en territoire de Watsa, celui de la division de transport et voie de communication y compris le responsable de la Police de circulation routière »

Rappelons qu’au moins 16 personnes en majorité des femmes vendeuses, ont péri dans un accident de circulation le 24 mars dernier sur la colline Tanzi située à environ 8 kilomètres de Makoro. Une situation qui a plongé la cité minière de Durba dans un deuil généralisé.Or

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