Des habitants de Mege chez le chef du quartier ce jeudi 01 avril 2021/ photo amateur, droits tiers

C’est une situation qui a prévalu dans l’après-midi de ce jeudi 01 avril 2021.

Les habitants de ce quartier de la cité de Durba, en territoire de Watsa (Haut-Uele), protestaient contre une lettre de mise en demeure envoyée par la délégation provinciale pour la démolition des maisons « dites anarchiques » érigées dans la zone B de l’entreprise Kibali Kibali Goldmines.

Ils ont pris d’assaut le bureau du chef dudit quartier qui a été séquestré et contraint de retourner le lot de ces documents à l’expéditeur par l’entremise de la société civile forces vives locales.

Cette mise en demeure ordonne à tout occupant de cet espace de démolir soi-même sa maison et vider le lieu endéans 10 jours faute d’y être forcé :

“ Nous vous informons qu’aux termes de l’Arrêté provincial n°01/CBN/085/CAB/PROGOU/P H-U/2021 du 9 mars 2021 pris par Son Excellence Monsieur le Gouverneur de Province, « toutes les constructions anarchiques érigées dans la zone B au sein du périmètre minier de la société KIBALI GOLDMINES sont strictement interdites et doivent être démolies par leurs auteurs où d’office par la Commission Spéciale de Démolition du Gouvernement Provincial, dans un délai de Quinze (15) jours prenant cours à l’expiration d’une mise en demeure préalable de dix (10) jours »”, peut-on lire dans la notification qui visiblement aurait précocement fruitée.

Quelques manifestants qui se sont confiés à Orientalinfo.net, fustigent le flou entretenu par l’entreprise et l’État sur la question et plaident pour une valorisation de la population en lieu et place de l’or.

Jusque là, les violons sont loin de s’accorder sur la question. Si le minier veut de droit recouvrer son droit de jouir de sa concession pour maximiser sa production, la population en a aussi ses explications notamment, celle de Mege qui affirme n’avoir jamais été délocalisée jusqu’à la preuve du contraire.

Plusieurs observateurs à l’instar du sénateur Jean-Pierre Batumoko, conseillent à la Commission d’user plus de sagesse, au respect des lois et des droits humains dans le traitement de ce dossier au risque d’envenimer la situation dans un contexte sécuritaire et socioéconomique fragiles; mais au regard des responsabilités partagées de l’État ou mieux des autorités provinciales dans l’occupation de cette zone durant les deux dernières années.

Héritier Mungumiyo