L’honorable président de l’Assemblée provinciale du Haut-Uele, A. Sumbu, lors de l’ouverture de la présentation du programme de société des candidats gouverneurs le 07 avril 2019 ©Orientalinfo.net

Le président de l’Assemblée provinciale du Haut-Uele a estimé vendredi 17 avril 2020, qu’une main noire se cache derrière la lettre lui adressée par les 4 membres autres de son bureau la veille.

Dans une interview accordée à Orientalinfo.net, Afounde Sumbu Afongenda, a aussi déploré sa non implication dans une réunion dite d’évaluation qui pouvait en principe réunir tout le bureau pour statuer objectivement sur les faiblesses et les forces des uns et des autres durant la première année du mandat.

« Je pense que c’est un droit de parler. On ne peut pas empêcher aux gens d’écrire. Ce sont des collègues avec qui on a travaillé déjà près d’une année. Lorsqu’ils ont écrit et de posé, je leur ai dit qu’on va s’asseoir pour essayer de parcourir chaque grief et puis comprendre où sont les vérités. Mais, je sais qu’il n’y a vraiment rien de grave. La bonne évaluation aurait été qu’on travaille ensemble pour trouver les points positifs et négatifs de chacun de nous avant l’évaluation du bureau par la plénière. Je ne trouve pas vraiment de maturité dans ce qui est fait. » a-t-il dit.

Pour M. Sumbu, à lire cette lettre entre les lignes, on sent un acharnement politique perceptible depuis les dernières élections de gouverneur où les perdants sont loin de lâcher prise.

« Je sais qu’il y a des mains noires qui sont ici à Isiro en train de manipuler certains esprits. Je sais aussi que dans mon bureau, j’ai un Lamuka. Ce sont les conditions des élections qui nous ont conduits à organiser un bureau comme ça. Mais, il y a une opposition que nous avons volontairement acceptée sur le plan majoritaire au poste de vice-président. Et c’est lui qui semble meneur puisque tout ce qui est écrit là bas c’est Lamuka qui parle. » a-t-il fait savoir.

Toute fois, l’actuel speaker de l’organe délibérant du Haut-Uele prône une séance de travail avec les signataires de ce document pour aplanir les divergences afin de rétablir la cohésion et un bon climat de collaboration au sein du bureau de cette première institution provinciale.

« Ce sont mes collègues. Je les invite, comme ils m’ont déposé une correspondance, on doit travailler ensemble avec eux. S’il y a réellement des choses qui me sont reprochées et que je reconnais que ce sont des vérités, je leur dirais facilement que c’est une faiblesse et m’excuser. Je ne suis pas du domaine conflictuel, je déplore seulement qu’il y ait récupération politique. »

Rappelons que dans une correspondance datée du 16 avril dernier, 4 membres du bureau de l’Assemblée provinciale du Haut-Uele ont accusé le président de cette institution de copinage avec le gouverneur de province, d’obstruction aux actions parlementaires avec suspension irrégulière des élus, de manifester son incompétence sur plusieurs dossiers en plus de cautionner l’humiliation des élus provinciaux et d’entretenir un climat de terreur au sein de la première institution provinciale avec violation du règlement intérieur dans des aspects fondamentaux durant la première année de son mandat.

Député AAB (FCC) issu de la circonscription électorale de Watsa, Afounde Afongenda Sumbu, a été élu président de l’Assemblée provinciale au du Haut-Uele le 19 mars 2019. Ancien commissaire de district du Bandundu et du Haut-Uélé, il avait raflé la mise face à l’ancien président de l’Assemblée provinciale Ismaël Ebunze aujourd’hui ministre, par 13 voix contre 7 sur les 20 députés provinciaux.

Aujourd’hui, plusieurs analystes se demandent si le sol n’est pas en train de s’envoler progressivement sous ses pieds au sein de son bureau réputé acquis à la cause du gouverneur de province en place ou s’agit-il d’une simple tempête passagère ? Seul l’avenir nous le dira.

Héritier Mungumiyo