La situation sécuritaire reste toujours explosive jusqu’à ce mardi dans les villages Nzinzi, Nyazaka et leurs environs à la limite entre les territoires d’Aru (Ituri) et Faradje (Haut-Uele) où un conflit foncier de longue date oppose les habitants de la chefferie Kaliko-Omi et celle de Logo-Lolia.

La tension qui est montée d’un cran depuis dimanche 17 avril courant a fait d’importants dégâts humains et matériels de part et d’autre.

Des sources locales avancent un bilan provisoire d’au moins 13 personnes tuées par l’arme blanche dont 7 uniquement pour la journée de lundi, plusieurs autres blessées, 219 maisons incendiées dont 9 à Lolia (Faradje) et 210 à Kaliko-Omi (Aru), 12 motos brûlées et d’importants dégâts matériels enregistrés de deux côtés.

Cette situation qui échapperait au contrôle des éléments de l’ordre et de la défense en infériorité numérique sur place, a conduit également au déplacement massif de plus de 1200 personnes.

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Un journaliste d’Aru qui n’a pas réussi à accéder sur le terrain décrit un climat malsain et de vengeance qui règne entre les protagonistes qui ont érigé des barrières de fouilles systématiques :

« Le dossier Nzinzi nous appelons les autorités a vite réagir. Actuellement sur la route il y a une patrouille que la population de part et d’autre est en train d’organiser. Les pièces d’identité sont exigées à tous les passants », dit-il.

La crainte que le bilan humain non confirmé ou infirmé par des sources officielles s’alourdisse, reste grand car la chasse à l’homme se poursuivrait même dans des champs, confie une autre source jointe au téléphone par la rédaction d’Orientalinfo.net.

La société civile de Faradje par le biais de son coordonnateur, Léonard Adrupiako Mambako réitère son appelle à une intervention urgente des autorités pour stopper l’hémorragie.

« Nous appelons tout le monde au calme. La solution sera trouvée. Inutile de s’entretuer de la sorte. Kaliko et logo sont tous des frères », a-t-il lancé à l’endroit des communautés en conflit.

Pendant ce temps, une forte délégation des autorités territoriales tant de Faradje que d’Aru conduite respectivement par l’administrateur Edmond Lokakao Lupantshia et administrateur policier d’Aru Richard Mbambi Kingana, est en déplacement pour Nzinzi afin de tenter d’apaiser les esprits, rétablir l’ordre et restaurer l’autorité de l’État.

« La situation sécuritaire reste volatile. Le chef de chefferie de logo Lolia est même débordé. Personne et alors personne ne veut l’écouter malgré ses efforts pour appeler tout le monde au calme. Je demande tout le monde au calme. Nous voulons la paix rien que la paix. Les différends ne se règlent pas par la voie de la violence mais plutôt autour d’une table », expliquait plutôt l’autorité administrative de Faradje à la presse avant son départ.

Plusieurs langues accusent des acteurs politiques de tirer des ficelles dans ce dossier qui pouvait déjà trouver une solution depuis longtemps car c’est le législateur qui aurait semé la confusion dans la localisation du village disputé qui abrite une chute d’eau sur la rivière Obi. Les textes légaux y relatifs (ordonnance AIMO 1932, 1958 et 2015), seraient aussi contradictoires, renseigne un notable du coin.

Xavier Tereka / Faradje