La problématique de l’occupation illicite de la zone d’exclusion B de la société minière Kibali était au coeur d’une rencontre présidée ce lundi 13 mai 2019 par l’administrateur du territoire de Watsa à l’intention des chefs des différents villages de la cité minière de Durba, territoire de Watsa, province du Haut-Uele.
C’est le centre communautaire de Durba qui a servi de cadre pour cette rencontre.
Ces chefs de village sont accusés de procéder à la vente illicite des espaces verts où des terrains déjà lotis pour le compte de l’entreprise précitée.
Pour décourager cette situation qui appauvrit la paisible population et complique la tâche au détenteur de droit minier, l’administrateur du territoire a mis en garde contre cette pratique. Innocent Makanda Mwamba menace de sanctionner les chefs indexés à l’instar du responsable du service des affaires foncières déjà suspendu pour sa complicité dans cette opération. Les chefs des villages Aindi, Karagba, Kokolo et Bandayi sont les premiers sur la sellette pour une probable action disciplinaire.
Pendant ce temps, une commission vient d’être mise sur pied pour restituer les bornes qui auraient été déplacés par les occupants dits illégaux. L’autorité territoriale a invité ces chefs et leurs administrés à faciliter la tâche aux membres de cette commission qui débutent le travail dès ce jour au quartier Bandayi.
Les chefs des villages de leurs côté ont plaidé pour que l’administration publique soit arbitre neutre, pour une bonne solution en lieu et place de donner l’impression de prendre fait et cause pour l’entreprise minière.
Ils ont également déploré le manque d’une cartographie claire du périmètre de Kibali GoldMines en plus de leur exclusion dans les opérations de Kibali touchant leurs entités.
Plus d’un observateur estime que les autorités en collaboration avec les entreprises minières devraient mettre un mécanisme de protection proactive et permanente des périmètres des industriels miniers après les feuilletons Kalimva et Giro qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive après la destruction par l’État de plusieurs maisons dites anarchiques.
Opinion partagée par Odon Buleri, coordonnateur territorial de la société civile Watsa. Il préconise une réunion tripartite entre l’État, Kibali GoldMines et la population afin de dégager une solution durable.
« Il faut dire que les responsabilités sont partagées. Du côté de Kibali, de l’État et de la population. Détruire ces maisons comme on a fait à Kalimva serait appauvrir davantage la population. S’il faut punir aujourd’hui, on ne doit pas seulement prendre des décisions au désavantage de la population car il faut aussi trouver les agents étatiques complices. Et Kibali, quelle était sa réaction lorsque la population commençait à construire massivement dans sa zone ? » s’est-il interrogé.
Rédaction