Au cours d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce dimanche 09 juin 2019 dans la grande salle de l’immeuble de la CADECO à Isiro, chef lieu de la province du Haut-Uele, la jeunesse a décidé de passer à une série d’actions pour porter plus haut la voix de la population du bassin de l’Uele confrontée à la problématique Mbororo depuis des décennies.
Selon Me Isaac DEGBA EGBOKO, Président du Conseil Provincial de la jeunesse du Haut-Uele qui a presidé cette rencontre, tout commence le vendredi 12 juin prochain avec une marche pacifique suivie de la journée ville morte sur toute l’étendue de la province.
« Cette action sera observée par le biais de la population pour que tous moyens utiles d’autodéfense se voient amorcés par cette population vulnérable afin que le Gouvernement central qui depuis la genèse s’abstient de donner une suite à ces maux agisse. « ZÉRO MBORORO « , cette opération serait au bout lorsque ces éleveurs cajolés par la communauté internationale seront déboulonnés du sol congolais en général et le Haut-Uele en particulier. »
Le flot d’actions annoncées contre ces éleveurs étrangers par les jeunes interviennent au moment où la société civile du territoire de Faradje, le plus touché ces jours-ci par ce phénomène avec la présence des Mbororo dans cinq chefferies sur huit menace d’actionner l’incivisme fiscal face au silence des autorités à tous les niveaux.
Dans l’opinion locale, les Mbororo présentés abusivement comme des réfugiés climatiques provennant de plusieurs pays d’Afrique du Nord sont des envahisseurs. Outre les dégâts causés par leurs bêtes sur l’écosystème, les champs des autochtones en majorité agriculteurs, ces bouviers armés sont devenus sources d’insécurité dans la région illégalement envahie.
« Ces éleveurs ne reconnaissent même pas l’autorité de l’État. Ils tuent facilement la population, leur bêtes détruisent suffisamment les champs, ce que d’ici peu de temps Faradje va bientôt tomber dans une famine extrême, un mbororo détient plus de 10.000 voire 15.000 bêtes, ces bêtes là ont besoin de l’eau aussi, ce qui fait que les sources d’eau potables dans cinq chefferies tarissent et n’existent pas. Comment le Gouvernement permet aux irréguliers Mbororo de circuler librement avec les armes alors que les congolais sont expulsés par les voisins de la RDC sans une procédure quelconque ? » se désole Jean-Pierre Anokonzi, député national élu de Faradje intervenant sur la radio onusienne.
De leur coté, les autorités provinciales ont annoncé à l’issue d’une réunion du conseil provincial de sécurité tenue vendredi 07 juin dernier envisager mettre sur pied un plan opérationnel afin de déplacer de gré ou de force tous les Mbororos se trouvant à Watsa et à Faradje pour leur cantonnement provisoire en territoire de Niangara et Dungu en attentant leur refoulement vers leurs pays d’origine.
Reste à savoir si cette initiative sera inscrite dans la durée. Et surtout portera le fruit escompté à savoir : « l’expulsion des éleveurs étrangers Mbororo du son congolais ». Comment le gouvernement central et la communauté internationale restés insensibles aux cris de détresse de la population du bassin de l’Uele vont-ils réagir face aux actions annoncées de ces congolais visiblement à bout de patience ? Néanmoins, le nouveau chef de l’État Félix Tshisekedi vivement appelé se démarquer de son prédécesseur dans la gestion de la problématique Mbororo qui n’a que trop durée.
Héritier Mungumiyo
Des africains revoien des africains au lieu de trouver une solution pour ses semblables