Dans la province du haut Uele, au nord-est de la République Démocratique du Congo, des voix s’élèvent pour protester contre le décret n°22/ 20 du 13 mai 2022 du premier ministre congolais Jean Michel Sama Lukonde, fixant les modalités de collecte, de répartition, de gestion et de contrôle des quotités de la redevance minière versées aux provinces et entités territoriales décentralisées.
Le décret en cause constitue à ses articles 7 et 8 une déduction de 10% du montant de la redevance minière à repartir entre les ETD en cas de chevauchement ou superposition d’un projet minier entre deux ou plusieurs ETDs, alors que le code minier en vigueur en république démocratique du Congo à son article 242 qui stipule que la répartition de la redevence minière s’opère comme suit: 50% en faveur du pouvoir central, 25% en faveur de la province, 15% de l’ETD concernée et 10% pour les générations futures.
Réunies le 03 juin denier à Faradje, les structures citoyennes et celles des organisations de défense de droits de l’homme de ces deux territoires précités, constatent avec amertume la violation du protocole d’accord portant répartition de la quotité de la redevence minière à payer par la société Kibali Gold Mines signé en 2019.
« Les secteurs Kibali, Mangbutu et la chefferie de Mariminza (territoire de Watsa) et les chefferies des logo-Doka, logo Ogambi et Dhongo (territoire de Faradje) affectés par le projet minier de Kibali Gold mining ont signé en date du 19 août 2019, un protocole d’accord relatif à la répartition de la quotité de la redevance minière à payer par le géant aurifère Kibali « , ont-ils fait savoir dans le rapport de leur l’assemblée extraordinaire tenue à Faradje et remis à la société Kibali en date de 8 juin 2022.
Dans ce rapport, les forces vives exigent au chef du gouvernement congolais, l’annulation pure et simple de sa décision qui risque selon elles, de fragiliser la cohabitation pacifique entre le géant minier Kibali et les ETDs affectées par son projet.
De son côté la firme Kibali par le biais de son directeur chargé des liaisons entre les institutions et la société Kibali Gold mine, Jean Mboliyo appelle toutes les parties à l’apaisement et précise que jusqu’à présent, la société Kibali n’est pas notifiée par rapport à l’applicabilité de ce décret.
Satisfait des éclaircissements apportés par son membre ( société Kibali), le Coordonateur de la société civile forces vives du territoire de Faradje a laissé entendre qu’une pétition est initiée et circule déjà pour demander au premier ministre l’ annulation de son décret qui fait couler d’encre et de salive ces jours-ci. Léonard Adurupiako en a profité pour recadrer les notabilités de Watsa qui semblaient s’opposer à cette démarche et les a rappelées qu’elles sont gardiennes de la solidarité et de la paix.
Signalons que, la goutte d’eau qui a débordé le vase est la lettre du chef du secteur Kibali relative à la stricte application du décret qui serait selon ses écrits en faveur de son secteur; mais aussi la réplique de son homologue, chef de la chefferie logo doka.
Xavier Tereka/ Faradje