Les aires protégées de la République Démocratique du Congo et de la République centrafricaine sont confrontées aux multiples menaces causées par les groupes armés extérieurs et intérieurs qui les entourent. Cette problématique a été au menu d’une recherche scientifique dont le thème est centré sur «
NABIAPAY-GUMBU-ZEMIO, UN TRIANGLE D’EXTINCTION DES
ESPÈCES SAUVAGES DANS LA ZONE GARAMBA-BILI-CHINKO». Un thème abordé par le chef des travaux Dieu Merci Adubang’o Thuambe de l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR-BUNIA)
et son collègue Tonton Mukoko Assani au Réseau des Universités du CEPROMAD/Aru.
Il est démontré dans cet article scientifique de dizaines de pages que ce triangle est une poche de marché de faunes abbatus par ces groupes armés.
Ces scientifiques ont démontré les multiples défis dont ces espaces protégés sont confrontés dans les bassins des Ueles ( RDC) et ceux de Mbomu ( RCA).
« Dans la zone du triangle Nabiapay-Gumbu-Zemio, choisie pour cette étude, le trafic des espèces
sauvages est un sacrilège pour toute la région des provinces du Bas-Uélé, Haut-Uélé et la préfecture
du Haut-Mbomu dans le sud-est de la République démocratique du Congo. Des attaques des rebelles
à répétition dans ses zones démontrent qu’après leur forfait, les ravisseurs quittent la zone avec des
quantités importantes d’espèces sauvages protégées tuées pour être vendues dans un circuit illégal. Des coalitions des présumés rebelles centrafricains, sud-soudanais, des rebelles ougandais attaquent
des personnes qui retournaient du marché de Nabiapay à la frontière avec le Soudan du Sud alors que,
parmi elles se retrouvent des collaborateurs de ces derniers,…». Peut-on lire dans cet article.
Cette étude renseigne que les menaces affirme que la milice locale Palangabolo Anikigbe
reste le principal collaborateur selon les interviewés avec à sa tête la LRA (32%), les Bayuda (30%),
la Seleka (26%) et les éleveurs Mbororos (26%).
Pour lutter contre ce phénomène illégal au détriment de la conservation et protection des aires protégées, l’étude formule les recommandations que voici :
« ➢ enquêter et sanctionner les auteurs de la criminalité faunique conformément à la Loi n° 14/003
du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature en RDC et à l’Ordonnance-loi n° 84-
045 portant protection de la faune sauvage et réglementant l’exercice de la chasse en
République centrafricaine ;
➢ les gestionnaires des complexes de la Garamba, Bili et Chinko doivent multiplier les activités
de développement communautaire autour de leurs aires protégées pour réduire la pression sur
les espèces protégées ;
➢ une stratégie de contribution au développement communautaire devrait être élaborée sur la
base d’études de faisabilité et de chaînes de valeur en intégrant les aspects socioanthropologiques des communautés riveraines ;
➢ élaborer et adopter, de manière participative, des plans pour des activités génératrices de
revenus rentables et durables ;
➢ renforcer la sécurité dans les frontalières entre la République démocratique du Congo et la
République centrafricaine ;
➢ appuyer les services de migration dans le contrôle des entrées et sorties des biens et des
personnes»
Pierre Mungu