En effet, les fortes pluies qui se sont abattues dans la région il y a quelques jours ont provoqué l’augmentation sensible du niveau d’eau du fleuve et de ses affluents. Cette forte pluviométrie a comme conséquences, des villages riverains des territoires d’Isangi d’Ubundu et de Basoko, ainsi que quelques quartiers de la Ville de Kisangani sont affectés.
Autres conséquences, la destruction des champs dans les îlots d’Isangi et de Basoko, le long du fleuve Congo, ainsi que la rupture des voies d’accès et inaccessibilité à certaines localités.
« Il n’est plus possible d’accéder à Isangi et à Basoko par route car toutes les rivières ont débordé », affirme un passager.
Cependant, il s’observe aussi la submersion et la destruction des habitations, latrines et des cimetières, augmentant ainsi le risque d’épidémies notamment les maladies d’origine hydrique.
Dans plusieurs entités, les mouvements de populations se font voir, car des villages entiers sont inondés et de nombreuses familles ont trouvé refuge dans des pirogues et dans des familles d’accueil. La flambée des prix des denrées alimentaires suite à la réduction du trafic fluvial et ralentissement des activités économiques, n’est pas à exclure.
Cette inondation n’a pas épargné le phénomène érosion qui est visible dans plusieurs villages riverains, une quarantaine au total, qui sont d’ailleurs en voie de disparition, si les précautions de lutte contre ce phénomène ne sont pas prises en compte.
Face à ce fléau, Nestor BALOMBO, un digne fils de la Province de la Tshopo hausse le ton pour présenter quelques recommandations qui nécessitent l’implication d’urgence du Gouverneur de Province de la Tshopo, dont voici le condensé.
1. Organiser une mission inter agences humanitaires pour une assistance d’urgence en faveurs des populations victimes dans les territoires d’Isangi, Basoko et ailleurs où les inondations sont signalées.
2. Appuyer matériellement les missions inter agences (gilet de sauvetage, speed boat, carburant, imperméables, lampes torches, caméras, appareils photo, bloc note, fardes en plastique….).
3. Organiser des réunions régulières du comité de crise sur ces inondations.
4. Sensibiliser la population sur les risques de noyade, des maladies hydriques et des épidémies.
5. Pré positionner des intrants pour une intervention d’urgence (bâches, couvertures, kitchen sets, jerricans, médicaments, produits de purification d’eau, vivres…).
6. Etablir un état de besoins, inventorier les moyens disponibles et dégager les gaps.
7. Faire un plaidoyer pour les besoins non couverts auprès des humanitaires.
8. La collecte de premières données sur les indicateurs de détresse (niveaux journaliers d’échelle d’étiage, les effectifs estimés des populations sinistrés).
9. L’identification des sites sinistrés.
Il faut noter qu’en dehors des éléments ci-évoqués, les différentes initiatives gouvernementales se traduisent au niveau local par la mise en œuvre de plusieurs solutions de prévention et de gestion du risque.
Outre la création d’une carte précise des zones à risque, des digues sont construites pour prévenir les crues centennales et des bassins tampons sont créés en amont des territoires à risque pour parer au risque de débordement ou d’engorgement.
L’augmentation des espaces verts est également une piste qui, sur le long terme, permet de minimiser l’apparition et la gravité des crues. En effet, la présence d’un réseau de racines et d’un important couvert arboré permet d’évacuer plus efficacement l’eau par le sol. Les trottoirs goudronnés, qui retiennent l’eau en surface et contribuent à l’engorgement des réseaux d’évacuation, gagneraient ainsi à être délaissés pour des trottoirs gazonnés ou en béton et bitume perméables et drainants.