La ferme Abema de Gombari (FERAGOM), vaste de 23.000 hectares, livre ses premières productions agricoles sur le marché de consommation en province du Haut-Uele, dans la partie nord-est de la République Démocratique du Congo.
Il s’agit d’une centaine de tonnes de pastèques, tomates, oignons et aubergines disponibilsés aux consommateurs sur les marchés locaux.
C’est L’initiateur de ce gigantesque projet, Corneille Nangaa, qui a officiellement lancé la vente le mardi 04 juillet dernier à Gombari, en territoire de Watsa.
L’ancien président de la CENI, se veut rassurant quand à son ambitieuse vision de « démocratiser la nourriture pour tous », « luttrer contre l’insécurité alimentaire » et « nourrir les congolais » à travers l’agriculture mécanisée. Celle-ci met l’accent prioritairement sur la production en quantité industrielle du riz, du maïs et du manioc à transformer localement.
« Nous sommes de la génération qui pense que c’est à nous d’aider le Congo et non le contraire. Le Congo nous a tout donné : la terre, le climat. C’est la raison pour laquelle après les élections, je me suis dit, je dois encore aider le Congo en cultivant parce que je me suis rendu compte que les 6 ans passé comme président de la CENI m’ont permis de connaître le Congo et d’identifier les vrais problèmes. Les vrais problèmes du Congo aujourd’hui, moi j’ai identifié plusieurs mais en terme de priorité, j’ai pensé à la faim. Nous ne mangeons pas bien et je me suis dit, je vais contribuer pour nourrir les congolais. Et c’est ça l’origine de ce vaste projet qui se trouve à Gombari. Ce que nous récoltons aujourd’hui en terme de l’horticulture, dont des produits secondaires. Les produits principaux ici c’est le riz, le maïs, le manioc et d’autres cultures qui vont suivre, le haricot, le soja. », a-t-il révélé.
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De l’occasion, C. Nangaa rassure que toutes les batteries sont mises en marche pour transformer la région à un pool économique et un grenier pour le bien de tous. Il appelle la population à s’approprier ce projet et le gouvernement à lui accorder des allègements nécessaires pour faliciter sa matérialisation rapide d’autant plus que la région est confrontée à un déficit des infrastructures électriques, routières et autres :
« Nous sommes dans un pays où il y a beaucoup de défis agricoles. On ne peut pas comprendre pourquoi dans mon pays, pour importer les intrants agricoles, pour importer par exemple la semence, les machines ou les équipements qu’on utilise dans l’agriculture, qu’on paie des droits de douane et autres taxes alors que chez le voisin, tout est zéro pourcent. Nous n’avons pas les subventions de l’État ni des subsides ou des appuis étatiques en terme de carburant et autres. Ça, ce sont les vrais challenges auxquels non seulement nous travaillons mais, nous faisons aussi un plaidoyer au niveau du gouvernement central pour qu’on arrive à donner certaines facilitations pour l’agriculture ; ce qui permettrait à ce qu’on ait une abondance et à même de nourrir les congolais. Il n’est pas normal que pour des produits agricoles, nous soyons toujours à plus de 80% des produits consommés surtout les céréales qui viennent de l’étranger. Ce sont des pertes en devise ».
Conservation de la nature et des écosystèmes
Chez FERAGOM, la technologie de pointe est au service de l’agriculture avec notamment un système d’irrigation à laser, des drônes de pulvérisation des produits phytosanitaires et de monitoring. Ledit projet met également l’accent sur la conservation de l’environnement au tour du site notamment par l’interdiction formelle de la chasse, pas d’agriculture sur brûlis, le maintien à l’état des galeries forestières dans la zone ciblée et la plantation d’autres arbres pour consolider l’équilibre écologique.
Soulignons que ce projet reste également une aubaine pour les habitants de cette partie du pays car visant, dans un autre volet, à assurer l’encadrement des paysans, la promotion de l’entrepreneuriat agricole, la création d’un centre régional des recherches et d’expérimentation agricoles au côté de la création d’emploi ainsi que le transfert des compétences. Il s’inscrit dans la ligne droite de l’atteinte des objectifs de développement durable adoptés par l’ONU à l’horizon 2030 notamment dans ses piliers faim zéro et lutte contre le changement climatique.
Héritier Mungumiyo