Les exploitants artisanaux membres de la Fédération des Exploitants Artisanaux unis du territoire de Watsa (Haut-Uele) seront dans les rues ce mercredi 15 juillet 2020. Cette marche partira du rond-point des soeurs catholiques pour chuter au bureau administratif local en passant par l’artère principale de Watsa.
Ils vont marcher pour exiger le départ immédiat de l’administrateur dudit territoire. Ce dernier est accusé de prendre des positions en faveur des multinationales au détriment de la population qu’il est censé protéger.
L’exemple le plus récent est sa position dans le bras de fer entre Kibali et les orpailleurs à Gima explique Emmanuel Mbolihigie, l’un des organisateurs de cette marche à Orientalinfo.net.
« Il y a un différend entre les orpailleurs et Kibali GoldMines (KGM) sur la limite de son carré minier qui partage le centre de Gima. Les artisanaux on récemment découvert un échantillon au-delà de la limite mais une équipe de KGM était descendue pour déguerpir ces orpailleurs et sous la bénédiction de l’administrateur du territoire »
À lui de renchérir :
« Et pour d’autres cas, là où les orpailleurs travaillaient avant la venue de KGM, il faut procéder par la délocalisation conformément aux textes. Mais, il appuie cette dernière à chasser les artisanaux sans procédure. »
L’administration territoriale s’oppose à l’organisation de cette marche en violation de la mesure du chef de l’État interdisant tout rassemblement de plus de 20 personnes dans le pays.
« Cette marche n’aura pas lieu car le pays est en État d’urgence sanitaire. Cette marche pourrait favoriser la propagation de coronavirus qui sévit dans notre territoire. » a dit Innoncent Makanda Mwamba.
Concernant sa complicité évoquée avec les miniers, l’autorité territoriale rappelle à ses détracteurs que ce n’est pas lui mais plutôt la loi qui interdit toute exploitation artisanale dans le périmètre d’un opérateur minier industriel.
Rappelons que le samedi dernier, ces mêmes orpailleurs étaient descendus dans les rues pour protester contre leur déguerpissement de ce carré minier. Ils disent y avoir longtemps œuvré avant l’arrivée de la société Kibali GoldMines et refusent de quitter sans indemnisation ou une activité alternative.
Rédaction