Le gouverneur de la province du Haut-Uele entre le marteau et l’enclume. Depuis la publication du rapport de l’IGF et la résiliation du protocole d’accord relatif à la taxe spéciale conventionnelle par la Fec le 10 juillet dernier, la pression ne fait que s’accentuer sur le chef de exécutif provincial, caractérisée par une crise socio-économico-politique indescriptible perceptible dans la province.
Incivisme fiscal d’une part par la corporation des opérateurs économiques, et d’autre part, des journées ville morte à travers certains territoires de la province dont Faradje et Watsa sont précurseurs, suivis de Dungu et Niangara.
C’est dans ce contexte tendu qu’à Isiro, chef-lieu de la province, le mouvement citoyen Haut-Uele Ma Province en collaboration avec le groupe de pression Lutte pour le Changement/LUCHA, a organisé une journée sans activités couplée à une marche qui a chuté au parquet général de la place où les organisateurs ont déposé, mercredi 26 juillet, une plainte contre le gouverneur Christophe Baseane Nangaa sur le dossier de présumé détournement de plus de soixante millions de dollars américains selon le rapport de l’IGF.
Ces structures qui expriment leur désaveu contre l’autorité provinciale, veulent à travers cette démarche, inciter la justice à se saisir du dossier, face auquel elle est restée longtemps mutique.
Dans ce document, la Lucha et le Mouvement Citoyen Haut-Uele Ma Province/MHUMAP, sollicitent du chef de l’État une action politique disciplinaire à l’endroit du gouverneur Christophe Baseane Nangaa, qui ternit son image et n’inspire plus confiance de sa population, et de surcroît le président de la République n’espère guère à son élection si et seulement si l’actuel gouverneur reste sur son fauteuil, préviennent elles.
« Nous demandons au vice-premier ministre et ministre de l’intérieur d’exiger la démission du dernier endéans 48h heures faute de quoi la population du Haut-Uele tirera toutes les conséquences comme fait souvent un enfant abandonné par ses parents. «
Les plaignants demandent par la même occasion aux membres du présidium de l’Union Sacrée de la Nation de dire si cette plateforme est une blanchisserie pour laver ceux qui détournent les deniers publics et aux députés provinciaux de convoquer une session extraordinaire pour déchoir le gouverneur Baseane Nangaa pour le détournement de plusieurs millions de dollars du trésor public selon le rapport de l’IGF.
Dans leur démarche, MHUMAP et LUCHA demande au procureur général près la cour de cassation à Kinshasa, d’ouvrir un dossier judiciaire le plus rapidement possible contre le chef de l’exécutif provincial du Haut-Uele pour établir les responsabilités dans cette affaire de détournement de fonds publics pour des faits privés et à la population de prévaloir son droit jusqu’au remboursement total de cette somme dans la caisse de l’État.
« Enfin la population lance officiellement l’incivisme fiscal contre toutes les taxes et impôts jusqu’à la démission, suspension voire l’arrestation du gouverneur Baseane jusqu’au remboursement de cet argent, et demande à la Fec de maintenir sa décision concernant la suspension de toutes les taxes car les fonds qui en proviennent ne servent pas la province en dehors de l’enrichissement d’un seul groupe d’individus », précise ce mémorandum lu par Patrick Awane, point focal de Lucha RDC à Isiro.
Notons cependant après deux journées villle morte sur l’ensemble du territoire de Watsa la semaine dernière, les organisations de la société civile ont amorcé ce mercredi 26 juillet l’opération Watsa sans barrière à l’issue de laquelle plusieurs barrières et postes de péage ont été démolis par les manifestants. À Faradje, c’est l3 poste de peage de Boh qui a été supprimé ce jeudi par des manifestants au terme des deux journées ville morte organisées par la synergie des sociétés civiles.
Moins résistant à cette impasse, le Chef de l’exécutif provincial a finalement fléchi en signant un communiqué officiel la journée de mercredi 26 juillet conviant les parties prenantes à la table de négociation le vendredi 28 juillet courant notamment avec la FEC, la mère de grandes sociétés qui contribuent énormément à la caisse publique. Le gouvernement provincial ne cesse d’accuser l’instrumentation politique derrière ces manifestations hostiles au pouvoir provincial.
Rédaction