Cyrille Ekolo Moke, opérateur économique, acteur politique et ancien conseiller du gouverneur Baseane Nangaa / photo, droits tiers.

Cet entrepreneur politique a chargé le chef de l’exécutif provincial du Haut-Uele dimanche 09 août 2020, au cours d’une interview accordée à la presse à Watsa (Haut-Uele).

Pour Cyrille Ekolo Moke, les troubles enregistrés résultent de la mauvaise gestion de ce conflit entre creuseurs artisanaux et Kibali GoldMines par l’autorité provinciale qui a laissé pourrir la situation avant de tenter éperdument de calmer la tempête.

« Je suis très mécontent. Le dossier a été très mal géré au départ par le gouvernement provincial. La responsabilité revient à l’autorité provinciale. »

À lui de renchérir :

« C’est le gouverneur qui est le responsable direct de ce qui se passe puisque c’est lui-même qui a commencé à tenir de très mauvais discours (ndlr : meeting de Duembe sur la délocalisation). Et les orpailleurs ont entendu ce discours et cela à donner lieu à tout ce qui est arrivé. En plus, dès le départ, on pouvait déjà étouffer cette situation au niveau de Gima, mais il a laissé pourrir la situation jusqu’à dégénérer sur l’ensemble du territoire. Maintenant, on arête les gens et plus grave on emballe tout le monde même ceux qui ne sont pas concernés », s’est-il indigné.

C. Ekolo plaide pour une enquête indépendante devant conduire à établir les responsabilités afin que les vrais auteurs de ces troubles soient déférés devant la justice pour répondre de leurs actes.

Par ailleurs, l’ex conseiller spécial du gouverneur Christophe Baseane Nangaa en charge des infrastructures et travaux publics ayant jeté l’éponge en juin dernier, parle d’un faux-fuyant en rapport avec les accusations des mains noires évoquées par les autorités dernières le récent soulèvement des orpailleurs de Watsa.

« Je pense pas qu’il y a quelqu’un qui puisse être derrière ce dossier. C’est seulement la mauvaise gestion du conflit par les autorités qui a fait que la situation dégénère. J’appelle les autorités du gouvernement provincial d’arrêter avec ces arrestations. Que le gouvernement central puisse également s’impliquer dans ce dossier de Watsa. Vraiment ça ne va pas. Qu’on cesse de chercher les raisons ailleurs ».

une jambe de bois pour résoudre la problématique de l’orpaillage

Pendant ce temps, plusieurs observateurs estiment que l’interpellation en cascade opérée après ces manifestations violentes sont loin de résoudre la vraie problématique posée par les manifestants. Il s’agit de l’octroi des espaces appropriés pour l’exploitation artisanale d’or pour garantir une bonne cohabitation avec les miniers industriels, ayant acquis leurs périmètres auprès de l’État Congolais.

Rappelons qu’au moins 60 personnes ont été interpellées depuis les dernières manifestations des orpailleurs en territoire de Watsa dans le Haut-Uele. Elles sont accusées d’être des auteurs directs ou intellectuels de nombreux dégâts enregistrés lors de ces manifestations violentes. Il s’agit notamment des leaders des jeunes, des opérateurs économiques et des manifestants. La plupart d’entre eux ont été acheminés à Isiro, chef-lieu de la province.

En conférence de presse au terme de sa mission à Watsa samedi 02 août dernier, le gouverneur du Haut-Uele avait martelé que les auteurs de ces manifestations sur fond de manipulation seront traqués jusqu’à leur dernier retranchement quelque soit leur rang.

Il sied de noter que la réaction du gouvernement provincial se fait toujours attendre face à ces nouvelles accusations.

Héritier Mungumiyo