La société Kibali GoldMines alerte sur la menace de baisse imminente de production qui pèse sur sa mine d’or implantée à Doko dans la province du Haut-Uele au nord-est de la République Démocratique.
C’est le directeur chargé des relations avec les institutions publiques qui a sonné cette sonnette d’alerte au cours d’un atelier axé sur la sensibilisation des acteurs de l’exploitation artisanale et à petite échelle et du secteur forestier pour l’intégration de ceux-ci dans le périmètre de déclaration de l’ITIE, tenu ce mardi 23 août à Durba dans le Haut-Uele.
Selon Jean-Pierre Mbulio, l’envahissement quasi permanent du périmètre de cette entreprise minière par des exploitants artisanaux illégaux, empêche aujourd’hui ce géant minier de poursuivre avec les travaux d’exploration et géologie lui garantissant des réserves nécessaires pour pérenniser sa production prévisionnelle de 800 mille onces par an :
« Je lance ici un SOS que si la situation ne change pas, la production va substantiellement baiser. Actuellement, Cet envahissement empêche la continuité des activités de l’exploration. Il y a des sites arrêtés, attaqués et vandalisés », a-t-il révélé.
KGM interpelle toutes les parties prenantes au tour de cette question afin de préserver ses réserves succestiples de lui permettre de continuer à produire et s’aqquiter comme d’habitude à ses devoirs fiscaux :
« La situation est complexe nessitant une mobilisation tous azimuts afin de toutes les parties prenantes comme on a vu avec les revendications sur la redevance minière. Kibali se conforme et paie ses redevances minières. Il doit aussi avoir accès à tous ses périmètres pour opérer normalement car cette situation peut l’obliger à déclarer un cas de force majeur prévu dans les clauses contractuelles si l’on y prend garde. »
Le ministre provincial des mines du Haut-Uele Ismaël Ebunze, présent à cet atelier, a reconnu cette problématique. Il plaide pour la prise à compte des préoccupations soulevées par KGM par le gouvernement central afin d’aider la province à vite solutionner l’impasse de la réglementation du secteur de l’artisanat minier dans le Haut-Uele qui s’avère très complexe sans l’intervention à cause notamment des paramètres relevant du pouvoir central.
Autre inquiétude soulevée par cet atelier organisé sous l’égide de l’ITIE-RDC en collaboration avec le conseil présidentiel de veille stratégique (CPSV), est liée à la traçabilité de l’or issu de ce secteur qui échappe presque complètement à l’État congolais. Les récentes statistiques montrent que 98% de l’or sort en contrebande dans le pays pour une valeur minimale de 12 tonnes par an soit 6millions de dollars américains au détriment du trésor public. À cela s’ajoute le phénomène chinois qui a pris de l’ampleur de cette province jusqu’à susciter l’ire du président de la République Félix Tshisekedi ordonnant l’arrêt de leurs activités.
Héritier Mungumiyo