Le sénateur de la République Jean-Pierre Batumoko Afozunde a animé ce samedi 03 septembre à l’espace Amiga (Watsa), sa traditionnelle conférence de presse clôturant ses vacances parlementaires dans la province du Haut-Uele.
Durant deux heures du temps, ses échanges avec la presse ont tourné au tour de l’aspect politique, sécuritaire, économique et des questions d’actualité.
Abordant d’entrée de jeu le volet sécuritaire, il a salué les efforts des autorités tant provinciales que locales pour maintenir la sécurité dans la région nonobstant la montée en flèche du taux de criminalité « urbaine » (ndlr : vol à main armée) de plus en plus très élevé et l’insécurité dans la chefferie de Walese Arumbu à la frontière avec le territoire de Djugu en Ituri marquée par l’afflux des déplacés de guerre ainsi que des incursions sporadiques des éléments CODECO.
De l’occasion, il a appelé la population à rester très vigilante et à pleinement collaborer avec les services de sécurité en dénonçant tout suspect afin consolider la sécurité et la paix sociale dans le milieu :
« L’hospitalité de ceux qui habitent dans le Haut-Uele n’exclut pas la vigilance pourque ce trouble observé en Ituri n’entre pas dans notre province. C’est ainsi que nous appelons chacun a être vigilant »
Sur le plan politique, cet élu des élus exhorte la population du Haut-Uele en général et de la circonscription électorale de Watsa en particulier à un enrôlement massif au moment opportun pour maximiser le nombre de leurs représentants dans les institutions tant provinciales que nationales :
« Nous sommes fatigués d’avoir deux sièges à l’assemblée nationale. C’est pourquoi je demande à la population à l’âge de voter de se faire enrôler massivement pour avoir plus de sièges », a-t-il lancé.
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Sur le plan économique, ce fils du terroir a salué les avancées enregistrées dans l’exécution des projets de développement exécutés grâce à la redevance minière payée par Kibali GoldMines aux ETD et qui seront renforcées par le 0,3% du fonds de dotation pour contribution aux projets de développement communautaire et le cahier des charges. Cependant, il a invité le géant minier à privilégier les opérateurs économiques locaux dans l’octroi des marchés de sous-traitance en vue de favoriser la circulation monétaire puis créer et promouvoir des nouveaux millionnaires dans la région :
« Nous demandons aux autorités de Kibali GoldMines de voir dans quelles mesures, elles peuvent continuer à donner des marchés des sous-traitances qui sont légalement connues pourque ces bénéfices là, c’est la loi qui le dit, le code minier et le règlement miniers disent que la sous-traitance et autres là doivent appartenir aux nationaux et aussi, Kibali GoldMines nous avait promis de fabriquer des millionnaires congolais. Combien sont-ils aujourd’hui ? Je crois que ça va revenir sur la table […] Nous demandons également à la population de laisser Kabali Gold s’épanouir librement dans ses périmètres, le cas notamment à Renzi. Nous pensons que si l’entreprise exploite tout son périmètre, ça peut augmenter sa production et même l’enveloppe de la redevance minière et aussi donner un capacité de résorber des besoins en infrastructures ».
S’agissant de la problématique de l’envahissement des sites d’exploitation artisanale par des étrangers chinois, Jean-Pierre Batumoko, parle d’un problème sérieux au regard du nombre impressionnant de ces étrangers qui continuent à inonder la région mais surtout de la destruction en grande échelle de l’environnement, la pollution des rivières au côté de la menace sur les moyens de subsistance de nombreux jeunes congolais. Il plaide ainsi pour l’accélération de la descente de la commission d’enquête annoncée par le gouvernement central pour clarifier ce phénomène et stopper cette anarchie dans l’artisanat minier à défaut de la formaliser :
« C’est une exploitation qui est réservée aux nationaux et aussi qui va réhabiliter l’environnement que ces étrangers détruisent ? Qui font entrés ces Chinois et le nombre va aller jusqu’en combien ? », s’est-il interrogé, précisant être de cœur avec la jeune qui réclame car l’actuelle génération est censée lui léguée quelque un pays vivable.
M. Batumoko a, par ailleurs, qualifié d’une invention pour une simple consommation politique d’un opposant longtemps resté silencieux et bouche cousue, la révélation de Martin Fayulu au tour du salaire des députés nationaux de la RDC qui toucheraient à ce jour 21 000 dollars américains et la polémiqe que cela a suscitée.
Il sied de noter que cette conférence de presse du jour s’est clôturée en beauté avec le jeu des questions-réponses.
Héritier Mungumiyo