La fameuse décision du président de la RDC, Felix Tshisekedi, en rapport avec la gratuité de l’enseignement de base pour l’année scolaire 2019-2020 dans les établissements scolaires publics et conventionnés mécanisés semble être un discours dans un auditoire vide en territoire de Watsa dans la province du Haut-Uele. Ce constat est d’orientalinfo.net ce vendredi 06 septembre 2019.
Dans des écoles concernées par cette décision du chef de l’État, les parents sont obligés d’inscrire leurs enfants moyennant 10.000 à 15.000 francs congolais.
« Comment faire fonctionner une école sans frais de fonctionnement ? Étant donné que le gouvernement central n’as pas encore envoyé l’enveloppe pouvant rendre viable les écoles concernées. Raison pour laquelle nous inscrivons les élèves moyennant un petit rien. » explique un chef d’établissement de la place qui a requis l’anonymat.
» Pour nous, la gratuité est une très bonne initiative qui soulagerait les parents d’élèves et fairait à ce que les enseignants éduquent très bien les enfants. Mais, nous ne voyons pas le concret jusque là. Par ce que les fournitures scolaires ne sont pas là et puis d’autres personnels ne sont pas mécanisés. Ils sont des nouvelles unités. Nous ne connaissons pas jusqu’à présent le salaire de base que le gouvernement a proposé pour améliorer la situation de chaque enseignant. » réagit un autre chef d’établissement.
À la question de remboursement d’argent déjà perçu, les écoles se disent favorables mais préfèrent jouer à la prudence.
« Rembourser, oui, nous sommes d’accord avec la ministre provinciale de l’EPSP/ Haut-Uélé sur ce point. Mais, ça sera après l’envoie par le gouvernement central des frais de fonctionnement pour chacun de ces établissements scolaires publics ».
« Dire c’est bien, mais il fallait voir le concret, s’il n’y a pas des frais par exemple comment faire fonctionner ses classes ? Doit-on attendre jusqu’à ce que ces avantages atterrissent ? S’il faut rembourser cet argent aujourd’hui, comment est-ce que les enseignants seront rémunérés à la fin de ce mois de septembre alors que les frais de fonctionnement et les salaires des enseignants viendront à la fin du mois d’octobre ? » s’interroge un troisième chef d’établissement.
Par ailleurs, les écoles affirment éprouver d’énormes difficultés à mettre en pratique la décision de n’inscrire que 50 élèves par salle de classe notamment dans des agglomérations Côme Durba où on peut compter plus de 500 mille habitants, mais à peine seulement 10 écoles publiques et conventionnées mécanisées.
« Je pense que l’État congolais devrait d’abord songer à construire au tant d’écoles publiques sur toute l’étendue du pays et donner les numéros matricules aux enseignants nouvelles unités avant de prôner la gratuité de l’enseignement de base. » fait remarquer un parent d’élèves.
Certains parents se demandent si cette gratuité n’aura lieu qu’à Kinshasa, car dans le Congo profond, les mesures d’accompagnement de cette décision ne sont pas effectives. Et du coup, les chef d’établissement ne sont pas chauds à d’adhérer à la décision. D’autres parents par contre préfèrent inscrire leurs enfants dans des écoles privées par peur d’être déçus par l’État congolais qui se réveille après un long moment d’abandon de ses responsabilités.
Nanou Mokuba