En territoire de Watsa dans la province du Haut-Uele au nord-est de la République Démocratique du Congo, la Ligue des Jeunes Unis pour le Développement de Watsa et la Bonne Gouvernance(LIJUDEWA/BG), entame ce vendredi 10 septembre 2021 une campagne hostile aux exploitants artisanaux chinois qui exploitent illicitement de l’or dans ce coin du pays.

Dénommée « PAS ÇA CHEZ NOUS MONSIEUR LE CHINOIS », cette campagne inédite vise à pousser ces étrangers à quitter les minies artisanales dans cette partie du pays à défaut de formaliser leur séjour et légaliser leurs activités minières afin qu’elles bénéficient également aux communautés locales conformément au code minier en vigueur en RD Congo.

À lire aussi : Haut-Uele : des exploitants chinois prennent d’assaut les zones minières, Cyrille Ekolo s’indigne

Le porte-parole de cette structure juvénile motive cette initiative par la crainte de voir ces exploitants chinois illégaux étouffer les creuseurs artisanaux en plus de la destruction de l’environnement sans aucune contrepartie légale :

« Nous savons ce qui se passe actuellement dans d’autres provinces notamment au sud-kivu, Nord-Kivu et en Ituri par rapport à la présence de ces chinois dans l’exploitation minière. Nous ne voulons pas que cela arrive chez nous. Voilà pourquoi nous voulons tirer cette sonnette d’alerte. La manière dont ils sont en train d’utiliser nos ressources avec des conséquences écologiques laisse à désirer », dit-il.

À M. Shang de renchérir :

« Ces chinois qui envahissent notre territoire n’ont ni titre. Ils doivent rentrer à Kinshasa pour obtenir des documents nécessaires comme investisseurs étrangers que de venir se cacher derrière soi-disant des coopératives minières et surtout avec de l’argent minime qu’ils donnent aux AFM (ndlr : Administrateur des Foyers Miniers) des carrières pour essayer d’exploiter artisanalement comme nous. Si vous parcourez les forêts de Watsa, toutes les rivières à partir de Watsa-Moke, Moku, Wanga, Giro, Gombari et consorts, ils sont là présents en train d’exploiter nos richesses sans taxes ni frais qu’ils payent, aucun cahier des charges. Même les routes qu’ils sont en train d’utiliser ne sont pas arrangées. Comment voulez-vous que nous puissions laisser ces gens chez nous? Nous allons mener des actions citoyennes jusqu’à ce que ces chinois quittent chez nous. Je crois que pour éviter le pire, ils vont partir d’eux-mêmes car on en a ras-le-bol ».

La LIJUDEWA/BG estime qu’il y aurait une complicité manifeste des autorités locales et provinciales dans l’installation illégale de ces chinois. Ainsi, elle demande à la ministre nationale des mines qui s’est imprégnée du dossier lors de son récent séjour dans la contrée de s’impliquer pour assurer le départ pacifique de ces sujets chinois.

À lire aussi : Haut-Uele : chinois et exploitants artisanaux, des casse-têtes pour le géant minier KGM

Notez qu’en mission de travail à Durba le 11 août dernier, la ministre des mines avait exigé la clarification de la présence de ces chinois dans cette partie du pays par les autorités provinciales. Mme Antoinette N’Samba Kalambayi demandait aux jeunes de ne plus s’attaquer à ces étrangers et laisser les services attitrés de mener des investigations jusqu’à ce qu’une dernière option soit prise.

Héritier Mungumiyo