Le ministre honoraire des droits humains, Me André Lite Asebea, proteste énergiquement contre une potentielle implantation des sujets étrangers pour l’exploitation artisanale de l’or en territoire de Wamba(province du Haut-Uele), au nord-est de la République Démocratique du Congo sur fond de manipulation des exploitants artisanaux locaux.
Dans une interview accordée à la radio Nava d’Isiro au lendemain de la rencontre entre ces exploitants et le gouverneur de province, l’élu de Wamba qui a renoncé à son mandat parlementaire, il y a peu, indique que cette façon de faire viole la législation congolaise en la matière .
« Je tire la sonnette d’alerte que depuis quelques jours, l’opinion nationale reste moins favorable au système de se servir des congolais comme paravents en milieu minier artisanal. Alors que les vrais tireurs de ficelles sont ces étrangers qui viennent exploiter chez nous en complicité avec certains représentants de l’État en province. C’est ce qu’on veut faire sur l’axe Yambenda-Yasua sans consulter ni le chef local, moins encore les communautés locales. Et nous disons que nous n’allons jamais cautionner cela [..] Sinon, nous allons faire valoir les droits des riverains auprès des autorités nationales. Je profite pour lancer déjà une mise en garde à tous ceux qui orchestrent cette aventure que nous n’allons pas laisser faire . S’ils veulent faire une exploitation industrielle, ils doivent commencer par respecter la procédure requise à cette fin», dit-il.
Me André Lite révèle que l’activisme du gouvernement provincial dans l’ouverture des routes sur l’axe Bolebole vise surtout l’exploitation de l’or en lieu et place de la thèse officielle :
« La vérité dans cette affaire quand on parle des infrastructures routières, celle qui va vers Bolebole n’a pas d’autre objectif que celui de faire traverser des machines pour aller exploiter de l’or de l’autre côté de MMB (ndlr : secteur Mabudu Malika Babyeru). Idem pour celle qui va vers Yambeda, Yasua jusqu’à Bozuzu, c’est pour aller exploiter de l’or dans la rivière Yasua. Or, cette rivière constitue depuis l’existence du Congo, les moyens de subsistances de communautés locales qui l’exploitent également artisanalement sans détruire l’écosystème ».
À lui de renchérir :
« Lorsque j’entends parler des coopératives minières; oui c’est reconnu aux seuls congolais. Mais, tous ces étrangers qui viennent, ne peuvent en aucun jour opérer dans l’exploitation artisanale et nous n’allons jamais accepter cette histoire de se servir des autochtones pour contourner nos lois dans certains domaines exclusivement réservés aux nationaux. C’est une tricherie que n’allons jamais accepter en territoire de Wamba, dans le Haut-Uele et en RDC en général. », martèle ce digne fils du Haut-Uele.
Pendant ce temps, en territoire de Watsa dans la même province, les jeunes réunis au sein de la LIJUDEWA viennent de lancer une campagne pour faire partir des sujets chinois accuser d’envahir les sites miniers artisanaux et procéder à une exploitation artisanale au même titre que des congolais en violation totale de la législation minière.
Nanou Mokuna Enkatoya