L’affirmation est de la députée provinciale Espérance Lola Nazele Ashura, élue de la circonscription électorale de Watsa (photo).

Au cours d’une conférence de presse axée sur la gestion de la province, le rôle d’un député, les questions de l’heure, la vie socioéconomique, la Covid-19 et autres, qu’elle a animée ce mardi 15 septembre dans sa résidence à Watsa en marge de ses vacances parlementaires, cette élue du peule déplore l’étouffement des actions parlementaires par des agissements antidémocratiques du gouvernement provincial en complicité avec le bureau de l’Assemblée provinciale.

« Je suis parmi ceux là qui croient qu’il faut exécuter correctement sa fonction d’une manière impartiale pour être tranquille. Raison pour la quelle, là où il y a des bonnes œuvres qui se réalisent par le gouvernement provincial, nous encourageons, nous encadrons et nous félicitons. Là où il y a des dérapages par rapport au lois de la République, nous Corrigeons, faisons des remarques constructives, nous reprochons, nous conseillons et au besoin nous sanctionnons. Malheureusement tout celui qui veut le faire est viré d’office opposant ».

Elle déplore aussi la confusion entretenue au tour de la relation entre le gouvernement provincial et le bureau de l’Assemblée provincial. Ce dernier s’est littéralement transformé au bouclier de l’exécutif provincial en lieu et place de jouer son vrai rôle. Du coup, tout contrôle de l’exécution de budget que peut entreprendre un élu est perçu comme une tentative de déstabilisation des institutions provinciales.

« La majorité à 80% ou même 90% de contrôle parlementaire proposés par les députés provinciaux ne sont pas autorisés par le bureau de l’Assemblée. Ce qui fait que nous avons pratiquement passé une année et quelques mois aujourd’hui sans qu’il y ait contrôle parlementaire sur le terrain et cela pour l’intérêt que seul le bureau connaît ».

À Mme Lola Nazela d’ajouter :

« Outre représenter la population et légiférer, un député a le pouvoir de voter les dirigeants des institutions provinciales. Il a aussi le pouvoir de contrôler et porter un jugement positif ou négatif sur ses dirigeants. Et s’il trouve que son jugement l’amène à décider du changement de ses dirigeants, il a cette compétence là. Mais, quand vous exercez cette fonction qui vous est reconnue par la la loi, on vous traite des ennemis de la province. Est-ce sommes-nous dans le changement ? Sommes-nous vraiment dans la démocratie ? S’interroge-elle.

Elle reste convaincue qu’il y a anguilles sous roche car celui qui travaille bien ne peut avoir peur du contrôle parlementaire et parle sans langue du bois jusqu’à proposer une alternative :

« Que toute la population du Haut-Uele sache que s’il n’y a pas contrôle parlementaire, c’est le bureau de l’Assemblée provinciale qui bloque les choses. Et si ça persiste, la seule alternative reste le remplacement de ses animateurs par des personnes consciencieuses. »

Accablée par des audios

Concernant la saga des éléments sonores de planification de déstabilisation des institutions provinciales ayant fait le buzz dans les réseaux sociaux à son nom et d’autres personnalités politiques il y a de ce la quelques mois écoulés, la députée parle de bonne guerre politique.

« un coup monté du haut sommet de la province en espionnant ma communication en violation des lois sur les télécommunications pour empiéter à la liberté de certains députés et espérer les fragiliser. Je ne suis pas allée pour plaire aux gens. Je suis allée travailler comme parlementaire et rendre compte à ma base comme je le fais aujourd’hui. Je suis la seule députée provinciale qui est toujours espionnée. Nous sommes en politique. Il fallait s’y attendre », relativiste-t-elle.

Toute fois, elle se dit ravivée pour poursuivre son combat politique en faveur du respect des textes légaux sur la terre comme sous l’eau et même dans l’espace aussi longtemps que la constitution et les règlements d’ordre intérieur du bureau de l’Assemblée provinciale le lui permettent et appelle sa base électorale au calme car dans le fameux audio, elle n’a fait que son rôle régalien et politique comme députée sur la gestion de la province.

S’agissant de la pétition initiée par une frange de personnes pour sa destitution. Elle parle d’une illusion des juristes de pacotille ayant drainé une population non avisée dans une fausse démarche sans fondement légal et improductive. Elle dit leur accorder son pardon.

Cependant, au cours de cette conférence de presse ayant durée 2heures de temps, la présidente du groupe parlementaire ACO et Alliés à l’organe délibérant du Haut-Uele ne voit pas tout en noir dans la gestion de la province une année après l’alternance. Nazele Lola salue et encourage certains travaux entrepris par le gouvernement Nangaa notamment, la réhabilitation des voiries urbaines, la construction des édifices publics, la réhabilitation des routes et des ouvrages d’art. Elle appelle de tout son vœu l’exécutif provincial à aller au-delà de ce qui est déjà réalisé pour satisfaire l’aspiration de la population du Haut-Uele.

« Nous ne sommes pas des ennemis de la province. Nos critiques sont souvent pour amener l’exécutif à faire mieux. En plus, en politique, nous ne sommes pas des ennemis mais plutôt des adversaires » dixit Lola Nazele Ashura.

Héritier Mungumiyo