“Le gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba devrait allouer une dotation annuelle de 2 millions $ à chacun des 145 Territoires et 5 millions aux Provinces du budget national en plus de 40% de la rétrocession pour booster le développement du pays à partir de la base.”
Cette proposition du député national Roger Abotome Bekabisiya faite en marge de la présentation du programme du gouvernement Sylvestre Ilunga en vue de redresser l’économie à la base est saluée par la jeunesse active dans la province du Haut-Uele.
Dans un entretien avec Orientalinfo.net, le Conseil Provincial de la jeunesse (CPJ/Haut-Uele) trouve dans la démarche de cet élu de Watsa, une voie de matérialisation des différents discours politiques souffrant de la mise en application depuis des décennies pendant que la population congolaise croupit dans la misère paradoxalement à ses nombreuses richesses.
Son président Maitre Isaac Degba lance un message pathétique aux autres élus du peuple afin de porter une attention particulière à cette proposition d’intérêt capitale pour les Entités Territoriales Décentralisées lors des prochaines sessions parlementaires surtout celle budgétaires.
Roger Abotome, entrepreneur politique a par ailleurs indiqué que la traditionnelle répartition du modique budget du pays a montré ses limites et qu’il serait raisonnable d’expérimenter une nouvelle politique sous l’ère Tshisekedi à travers le premier ministre Sylvestre Ilunga.
( Lire l’intégralité de la proposition de l’honorable Roger Abotome).
Le redressement économique à la base ne se décrète pas : Le budget de l’Etat en est l’instrument
Je m’en vais féliciter le Premier Ministre, Chef du Gouvernement pour son programme qui a ramassé pratiquement les défis majeurs de notre saison politique. Réparti en 15 piliers, ce programme établi un cadre de développement intégrer qui peut faire triompher le Gouvernement de la République si, ces principaux animateurs abandonnent leur position égocentrique et partisane car ils ont été nommés pour servir d’abord le peuple, et, le peuple d’abord. C’est pourquoi, ma modeste contribution à l’enrichissement du Programme du Gouvernement se focalise sur le volet économique et financier.
Honorable Présidente de l’Assemblée Nationale,
Honorables membres du Bureau,
Honorables Députés Nationaux et très Chers Collègues.
Pour atteindre l’ambitieux objectif du «redressement national à la base» tel que proposé par le Premier Ministre, de nouvelles réformes structurelles doivent être envisagées dans le système de gestion politique actuel. Comme ce dernier est basé sur la décentralisation, il conviendra d’organiser les transferts des charges et l’octroi des ressources suffisantes aux Entités Territoriales Décentralisées en vue d’un réel développement à la base. Désormais, le « Territoire» devrait être considéré comme l’unité de mesure du progrès et de l’élaboration de la planification du développement du pays. A ce titre, les synergies doivent être construites de façon délibérée et volontaire pour harmoniser et faire converger les politiques publiques au niveau national, provincial et surtout local.
Honorables Députés Nationaux et très Chers Collègues.
L’investiture du Gouvernement de la République coïncide avec la première session budgétaire de cette législature. Je propose un mécanisme de dotation de 2 millions USD aux 145 territoires que comptent le pays, soit une enveloppe budgétaire annuelle de 294 millions USD et 5 millions USD à chaque province en sus de rétrocession garantie par les lois de la République, soit une enveloppe de 130 millions USD.
Ces deux innovations permettront de donner une consistance aux discours politiques du redressement national à partir de la base, que prône le Chef du Gouvernement. Par ailleurs, en considérant la diversification de l’économie nationale, l’autonomisation de la femme, la promotion de la jeunesse et le soutien des Petites et Moyennes Entreprises et/ou Industries comme déterminants d’une croissance inclusive et pro-pauvre, je constate, à mon humble avis, qu’il y a des maillons manquants pour construire des chaînes de valeur locales et partant relancer la production domestique dans chaque province.
Pour ce faire, il faut lever les goulots d’étranglement constitués par l’organisation fonctionnelle du Gouvernement de la République. En effet, avec une taille de 66 membres et l’éclatement de certains Ministères pour assouvir les ambitions politiciennes, il importe au Premier Ministre d’imprimer un leadership d’équipe autour des objectifs du Gouvernement, en adéquation avec les promesses du Président de la République, Chef de l’Etat et des attentes du souverain primaire.
A cet effet, il devra recourir beaucoup plus à une approche transversale que fonctionnelle autour des objets concrets de la diversification économique que sont, les produits et les services. L’organisation de la production, de la transformation et du marché sont des étapes essentielles du processus et/ou plan d’industrialisation d’un pays.
Malheureusement en République Démocratique du Congo, ces domaines sont gérés par plusieurs Ministères qui n’ont aucune passerelle entre eux. Il faudra corriger cette faiblesse.
Trois (3) cas peuvent illustrer mes propos :
– Le Ministère de l’Agriculture s’occupe de la production et de la transformation agricoles indépendamment du Ministère de l’Industrie appelé à élaborer le Plan National d’Industrialisation. La stratégie de l’agro-industrie élaborée par ce Ministère en témoigne.
– Le Ministère de l’Economie Nationale a été réduit à la police des prix des produits et services des chaînes de valeur extérieures. Bien qu’il dispose à son sein d’une Direction de l’économie informelle, la gestion des chaînes de valeur locales lui est contestée par le Ministère en charge de l’Industrie, de l’Agriculture et des PME. Il faudra également corriger cette faiblesse.
– Il y a un interminable débat autour des normes entre le Ministère de l’Industrie, Autorité normative, et Office Congolais de Contrôle, OCC en sigle, structure techniquement outillée, spécialisée dans la certification et la conformité, placée sous tutelles du Ministère du Commerce Extérieur. Ce dysfonctionnement dérange la standardisation et la normalisation des produits élaborés en RDC ou le «Made in DRC». Cela permettra d’améliorer la gouvernance de ces secteurs et de renflouer les caisses de l’Etat.
Aussi, les acteurs de la diversification économique dans chaque province gagneront à être encadrés, renforcés et équipés. Je propose le renforcement des dispositifs et développement des compétences techniques, financières et managériales à tous les niveaux. C’est la voie indiquée pour faire émerger une véritable classe moyenne et une bourgeoisie nationale d’affaires.
Honorable Députés Nationaux et très Chers Collègues.
Bien souvent, les programmes élaborés par les Gouvernements précédents l’ont été sans l’appui des universités du pays. Ce qui a développé la fracture entre l’industrie nationale et la formation des élites. L’inadéquation entre le marché de l’emploi et la formation technique, professionnelle et universitaire en témoignent largement.
La solution idoine serait de collet à chaque Investissement Direct Etranger des mécanismes et transfert de technologie. Je propose à cet effet, la mise en place des programmes de Recherche-Développement attachés aux produits des filières-porteurs. Cela permettra d’améliorer la qualité des produits locaux bruts ou transformés et soutenir les dispositifs de leur exportation.
Honorables Députés Nationaux et très Chers Collègues.
Je voudrais conclure mon propos en empruntant la citation de Franz Fanon, je cite : Chaque génération dans une relative opacité doit découvrir la mission qui est la sienne : la trahir ou la remplir. Fin de citation. La situation actuelle dans notre pays est explosive. Le pays a besoin des bâtisseurs intrépides et audacieux pour construire les nouvelles bases de l’espérance de notre peuple longtemps désabusé et je reste persuadé que la prise en compte de mes observations permettra d’éclairer un peu plus l’horizon de cette première alternance politique de l’histoire de notre pays.
Orientalinfo.net