L’affaire de l’administration présumée d’une gifle à un ministre provincial par le responsable de l’ANR dans le Haut-Uele mercredi dernier, ne cesse de susciter de nombreuses réactions dans l’opinion publique et jusqu’au plus haut niveau de ce service d’intelligence généralement aphone.
Se confiant sous couvert d’anonymat à Orientalinfo.net ce vendredi, au lendemain de la tenue d’une réunion du conseil provincial de sécurité ayant exigé le départ immédiat de Bwana Senanga Serge du Haut-Uele, un haut officier des renseignements parle d’un théâtre de mauvais goût et regrette énormément la non matrise du vrai rôle de service d’intelligence par les différents participants à cette rencontre.
S’agissant des griefs formulés dans cette rencontre politique surmediatisée, cet officier de renseignements rejette en bloc toutes ces accusations gratuites, affirmant, droit dans ses bottes, que le REDOC/Haut-Uele n’a jamais administré les coups au ministre intouchable du gouvernement provincial du Haut-Uele.
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Évoquant la prétendue tentative d’enlèvement opérée sur Mutupeke Atibasay Heritier, l’un des conseillers du gouverneur Christophe Baseane Nangaa par des agents de renseignement, il fait encore observer une ignorance sans précédent du fonctionnement du service de renseignement qui agit, selon lui, d’une manière assez différente d’autres services de sécurité dans ses prérogatives.
À lui de renchérir :
« Pour l’interpellation du ministre provincial de l’intérieur, en tout cas, c’est étonnant de lire ce genre de compte rendu, le service de l’ANR a droit d’interpeller tout citoyen quelque soit sa qualité ou fonction, combien de ministres sont arrêtés par le service de l’ANR ? c’est de l’amateurisme éhonté, donc, la politique de la province du Haut-Uele est encore dans un état bébé. », dit-il, précisant qu’aucune décision d’un conseil provincial de sécurité n’est habilité à faire partir un directeur de renseignement.
Notre interlocuteur reste convaincu que les membres du gouvernement provincial du Haut-Uele, ont tout simplement peur de la rigueur de travail de Directeur Serge Bwana Senga dont les détracteurs sont anéantis et sont aux abois.
Il exhorte les membres du gouvernement qui « instrumentalisent » la population sur fond de communautarisme voire la xénophobie à faire des marches pacifiques et à signer des mémorandums adressés au chef de l’État à user des canaux appropriés car, la question sécuritaire ne se traite pas sur les reseaux sociaux.
Plusieurs observateurs avertis notent également que ce dossier qui défraie la chronique, serait un arbre qui cache la forêt surtout qu’il intervient dans un contexte d’une enquête annoncée sur l’exploitation illicite à grande échelle par les chinois dans cette province, où les autorités provinciales sont pointées à tort ou à raison d’être de mèche avec ce réseau de pilleurs des ressources naturelles du pays.
Wait and see !
Héritier Mungumiyo