Dans la province du Haut-Uele au nord-est de la République Démocratique du Congo, la journée de jeudi 21 octobre s’annonce sans activés à Durba dans le territoire de Watsa.
La ligue des Jeunes Unis pour le Développement de Watsa et la Bonne gouvernance (LIJUDEWA/BG) de concert avec les notabilités locales, appelle la population à observer une grève générale en guise de protestation contre les démolitions en cascades des maisons « anarchiques » érigées par la population dans la zone B d’exclusion de l’entreprise Kibali GoldMines.
La goutte d’eau qui a débordé le vase est l’opération menée sans informations ni préavis au village Mege, pourtant indiqué non concerné par cette vague démolition par la même délégation provinciale affirmant qu’aucun processus de délocalisation n’y a été préalablement opéré.
Pour le porte-parole de la LIJUDEWA, la délégation du gouvernement provincial est passé outre ses propres projections :
« C’est par solidarité à nos frères dont les maisons ont été détruites sans consultation ni informations et pour réclamer que le retour au dialogue pour faire respecter le processus normal. S’il y a un problème, il faut commencer par sensibiliser les gens que de jeter brusquement des familles entières dans la rue. Que chacun reste à la maison pour méditer sur le sort de notre milieu car avec cette allure, on ne sait pas à qui le prochain tour. Trop c’est trop « , explique Shang Bissia dont les propos sont appuyés par son président La vie Atafo.
Pour l’un des notables du secteur Kibali, Motoba Méthode, la délégation du gouvernement provincial brille par une manigance sans précédent dans cette opération de libération du périmètre de KGM menée d’une manière barbare, inhumaine et immature, suscitant ainsi de nombreuses interrogations et étonnements :
« La délégation a passé de long moment a affirmé que Mege n’est pas concerné par la démolition. Elle a même prévu des sites pour accueillir des victimes de Bandayi et même des matériaux de construction. Elles ont été sensibilisées et recensées car étant initialement visés. Mais, est-ce que cette délégation peut nous montrer où est le site prévu pour accueillir cette population de Mege dont les maisons ont été méchamment cassé sans informations ni préavis ? En plus, Kibali n’a jamais montré les limites de son périmètre à la population jusqu’à nos jours. Les bornes ont été posées sans même associer les chefs locaux. On ne sait même pas si c’était la journée ou la nuit. Nous voulons voir clair dans cette affaire ».
À lire aussi : Haut-Uele : tohu-bohu dans l’opération de liberation de la zone B de KGM à Durba
La veille, la société civile était déjà montée au créneau pour décrier la confusion et le volte-face de cette délégation du gouvernement provincial conduite par le ministre des mines au tour de ce deuxième village détruit.
En réaction, l’administrateur du territoire de Watsa interdit cette journée ville morte pour vice de.procédure. Innocent Makanda Mwamba appelle ses administrés à vaquer librement à leurs occupations comme à l’accoutumée :
« Je viens d’apprendre par des réseaux sociaux, l’organisation d’une ville morte à Durba, ce jeudi 21 octobre 2021. En principe l’information devait m’être transmise par écrit. Malheureusement, les organisateurs de la ville morte ne l’ont pas fait. La procédure n’étant pas suivie . C’est donc illégale et condamnable. Même si les raisons sont fondées, les organisateurs devaient éviter de le faire dans la précipitation. Pour cette raison de manque d’information, j’invite la population à vaquer à ses occupations. Donc pas de ville morte ce jeudi », a-t-il écrit dans un communiqué officiel lancé par SMS.
Orientalinfo.net