Lola Nazele, députée provinciale.

Cette élue provinciale de la circonscription électorale de Watsa, parle d’une extermination à petit feu de la population par cette vague de démolition des maisons « anarchiques » au-delà de l’annonce faite par la délégation du gouvernement provincial qui séjourne sur place :

« J’ai un sentiment de consternation et de profond regret par rapport à cette situation qui s’est passée depuis un temps et grave aujourd’hui […] Je pense que la constitution de notre pays dit la vie humaine est sacrée et nul ne peut exposer un être humain à la mort. Ce qui vient de se passer aujourd’hui à Mege, ça c’est vraiment exterminer cette population à petit feu les habitants de cette contrée », s’indigne Mme Espérance Lola Nazele Ashura lors d’une interview accordée à votre média en ligne ce mercredi 20 octobre.

Elle estime que c’est une situation qui va inévitablement rattraper le gouvernement provincial :

« Ce qui était programmé c’était Bandayi. On peut encore comprendre quand bien même toutes les mesures n’étaient pas prises d’une manière équitable. Mais, pour Mege, pas de préavis, pas d’informations alors que le ministre du gouvernement provincial déclarait haut et fort dans la presse que Mege n’était pas concerné. Mais hélas, ils ont pensé jouer au malin devant cette population alors qu’ils se sont joués au malin contre eux-mêmes »

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Tout en reconnaissant que la loi protège le périmètre accordée à entreprise minière comme Kibali GoldMines contre toute violation, Nazele Lola, mortelle que la même loi protège aussi les personnes et leurs biens.

La députée provinciale déplore l’absence totale d’équité dans le rétablissement de l’autorité de l’État dans ce dossier envahissement illégal du périmètre de l’entreprise minière.

Pour elle, la meilleure façon de décourager ce genre de situation n’est non seulement de casser les maisons de la population mais aussi, de sanctionner d’une façon exemplaire toutes les autorités tant coutumières que politiques impliquées dans ce dossier :

« La population est allée violée la concession de Kibali, cela n’a pas commencé aujourd’hui. Où était le gouvernement ? Et où était aussi Kibali pour alerter le gouvernement à prendre ses responsabilités ? Malheureusement, les autorités coutumières et celles qui ont encouragé les gens à occuper cet espace ne sont même pas inquiétées. Aujourd’hui, on déguerpi les receleurs et on laisse les voleurs. C’est quand-même anormal. Comment le gouvernement peut avoir deux poids deux mesures comme ça ? Par ce que c’est lui qui est le responsable de tous ces désordres. Je suis vraiment désolée et je risque même de regretter de vivre dans un pays comme ça où il n’y a pas la loi, pas d’équité dans le respect de la loi », se désole cette députée provinciale.

Par ailleurs, elle appelle le gouvernement apporter une assistance humanitaire à ces nombreuses familles brutalement jetées dans la rue pour éviter une crise humanitaire sur place où certains passent nuit à la belle étoile et d’autres dans des familles d’accueil.

Pendant ce temps, la jeunesse de Durba également remontée contre cette démolition appelle la population à observer une journée ville morte ce jeudi en guise de protestation. Un appel que l’autorité administrative locale refuse d’attendre de ses oreilles.

Orientalinfo.net