Le coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise en territoire de Watsa dans la province du Haut-Uele au Nord-est de la République Démocratique du Congo n’est plus.
Jean Céphas Gomisame a tiré sa révérence ce lundi 26 octobre 2020 au tour de 12h00′ de suite d’une longue et pénible maladie. Son corps a été placé à la morgue du Centre Hospitalier Kibali (CHK). Il sera inhumé le jeudi 29 octobre après les derniers hommages qui lui seront rendus au stade Communautaire de Durba.
Défenseur acharné des intérêts de la population de Watsa, il était sur toutes les lignes de fronts et à la tête de plusieurs actions et initiatives de plaidoyers visant à garantir à cette communauté ses droits.
« C’était un leader incontestable « , se souvient un internaute ému et consterné.
À un autre d’ajouter :
« Jean Céphas Gomisame savait ce qu’il voulait. Il allait jusqu’au bout lorsqu’il était convaincu qu’une cause est juste. Il est resté constant jusqu’aux derniers instants de sa vie ».
La presse locale regrette également la disparition d’un partenaire de taille.
Plusieurs autres personnes lui rendent des hommages mérités surtout à travers les réseaux sociaux et les radios locales pour ses inlassables combats en faveur du respect des droits des communautés riveraines de la mine d’or de Kibali GoldMines contenus dans le code et règlement miniers notamment sur le volet impact des impôts, taxes et redevances minières et le respect des principes environnementaux.
En février 2020, lorsque la Nouvelle Société Civile organisait une marche pour exiger l’effectivité de 15% de la redevance minière destiné aux Entités Territoriales Décentralisées (ETD), Jean Céphas Gomisame affirmait qu’il ne transigerait jamais avec les intérêts de la population de Watsa même jusqu’au sacrifice suprême.
Lors de sa dernière sortie médiatique avant d’être alité sur le lit d’hôpital où il rendra l’âme, l’ex porte-parole des voix des sans voix exhortait chacun à apporter sa pierre de contribution pour le développement du territoire aurifère de Watsa :
« Comme suis ici à Watsa, je dois tout faire pour que Watsa puisse aller de l’avant. Fort malheureusement, nous croisons les bras en croyant que d’autres personnes viendront travailler à notre place. C’est à nous de chercher notre indépendance économique et morale ».
Né à Isiro le 07 mai 1979, il fût détenteur d’un diplôme d’État en Biochimie. Le feu Gomisame a servi la nation congolaise tant dans les services militaires que civils notamment comme Militaire (1998), policier (2000-2002) puis depuis 2012, membre de la coordination de CRDH, une structure de Droit de l’homme à Beni dans le Nord-Kivu avant de prendre la tête de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC/Watsa) jusqu’à sa mort.
C’est une perte énorme pour la société civile dans cette partie du pays car le défunt travaillait également avec ses pairs pour la création d’un cadre de concertation de la société civile afin de mutualiser la force pour plus d’efficacité dans des plaidoyers et autres actions citoyennes, révèle Antoine Munguetsoni, Porte-parole de la société civile forces vives de Durba.
« Jean-Cephas Gomisame croyait à la redynamisation de la société civile. Convaincu de la force des organisations de base, il était persuadé que construire une société civile qui ne défend que les intérêts de la population, une société civile au-dessus de tout clientélisme est possible. Il suggérait la mise en place d’un cadre de concertation des organisations de la société civile dans le but de fédérer toutes les forces autour d’un leadership commun ».
Et de renchérir :
« En un mot comme à mille, la société civile de Watsa vient de perdre un membre de caractère et dont la bravoure était exceptionnelle. Certes Jean-Cephas Gomisame va nous manquer de chair, les souvenirs des instants passés ensemble vont nous hanter; il ne sera plus là pour ses enfants; mais nous retenons de lui l’amour de sa communauté. Un amour si fort pour sa communauté qu’il pouvait dire tout haut ce qui se disait tout bas, parfois au risque de sa vie. »
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