C’est l’Organisation Non Gouvernementale Action d’Identification et de Développement des Efforts de Reconstruction (AIDER Asbl) qui tire la sonnette d’alerte.
Dans un rapport publié le 03 novembre courant à Dungu, cette structure basée sur place fait remarquer que les territoires de Dungu et Niangara situés dans la province du Haut-Uele au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, font face depuis juillet dernier à une série de catastrophe naturelle d’inondation suite à la pluie abondante jusqu’à ces jours.
C’est la conséquence directe des débordements quasi réguliers des eaux des rivières Kibali et Dungu et leurs affluents causant la destruction partielle ou totale des maisons construites en semi-durable et en pailles tout comme des champs de maniocs , haricots, riz, etc.
« Au moins 2018 ménages sont touchés soit totalement ou partiellement par cette catastrophe naturellle repartis au quartier comme suit : Ngilima avec 532 ménages, Bamokandi 422 , Uye 485 Moussa 323, localité de Mangilingili 199, Groupement Ngilima en vallée de rivière Duru 57 ménages. ces statistiques pourraient changer selon l’évolution d’eau », note l’AIDER Asbl.
Situation humanitaire d’extrême urgence
L’AIDER Asbl lance un SOS pour une assistance d’urgence des sinistrés de cette inondation vivant dans des conditions humanitaires critiques avec risque de contracter des maladies hydriques :
« Les conséquences sont énormes dans plusieurs secteurs notamment la multiplicité de moustiques, familles d’accueil limitées des capacités, des sources d’eau qui servent à boire polluées, toilettes et des autres milieux publics inondés dans les zones affectées, manque des dispositifs de lavage des mains, risque d’augmentation des maladies d’origines hydriques, probabilité de recrudescence des cas de paludisme à cause d’eaux stagnantes aux alentours des ménages partiellement détruits, dégagement des odeurs nauséabonde dans la ville. », peut-on lire dans le rapport d’alerte.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, les hippopotames en profitent pour vider les jardins de la paisible population faisant courir à cette dernière le risque d’une pénurie alimentaire.
Contactée, l’administrateur ad intérim du territoire de Dungu déplore les conséquences énormes de ces inondations. Madame Clémentine Bangaba dit avoir transmis l’information aux autorités compétentes et reste jusque là en attente de leur réaction :
« Nous avons envoyé le rapport aux autorités provinciales et nous attendons leur réaction, il y a déjà une équipe qui est sur terrain. Mais nous demandons à la population de respecter l’État qui leur avait interdit d’occuper certaines places qui sont confrontées chaque année aux inondations. Vous devez occuper des places qui vous épargneront de ces inondations. », s’est-t-elle contenté de déclarer.
Pendant ce temps, les habitants impuissants
Les quartiers les plus touchés par ce phénomène sont notamment Ngilima, Bamokandi uye et les villages environnants du centre de Dungu y compris le quartier Moussa du territoire voisin de Niangara.
Au quartier Ngilima, vers le ruisseau Brazza les maisons et les jardins de la population qui habite ce petit quartier sont dans l’eau. Le passage qui relie cette dernière au Marché, école, église et d’autres est bloqué. Les maisons aux périphériques de la rivière Kibali de première à la 16ieme avenue, les trois dernières trans nagent également sous l’eau.
Aux quartier Uye ; les riverains de la rivière Kibali, Rousseau Uye et Nambia et derrière le marché de Uye, les regardent impuissamment comment les murs de leurs maisons se renversent dans l’eau, les autres regardent comment ils se font englouitir par l’eau sans savoir à quel saint se vouer.
Au quartier Moussa, dans le territoire voisin de Niangara, les habitants du côté de rivière Uele se voient emballés et entourés par l’eau, et la structure sanitaire qui s’y trouve n’est pas épargnée non plus.
Au quartier Bamokandi, les maisons, jardins ou champs se trouvant aux environs de la rivière Dungu de gauche à droite sont également plongés dans l’eau.
La situation reste également critique du côté de la rivière Napusi qui relie le quartier Bamokandi à l’État major de secteur Uele, l’Université bâtissons l’Espoir au centre de l’Afrique, le centre de santé Dungu may , air port de l’Evanza, radio RTK, où la traversée nécessite désormais soit une pirogue soit faire d’une déviation de plus de 5 kilomètres pour y arriver, a constaté le reporter d’Orientalinfo.net sur place.
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Il sied de noter que c’est depuis 2012 que certains coins du territoire de Dungu font face à ce genre de drame, qui devrait interpellé les victimes et les autorités locales pour en trouver une solution durable avant que le pire n’arrive. Mais malheureusement, certaines personnes ne jurent que rester dans ces lieux qui se retrouvent au centre à leurs risques et périls sous les regards complices des autorités locales. Ces occupations indécis sont obligés à chaque année de se déménager et reconstruire leurs habitations, déplorent plusieurs observateurs, plaidant pour des mesures sérieuses pour une solution durable.
Pierre Mungu depuis Dungu