En territoire de Dungu au Nord-est de Dungu dans la province du Haut-Uele au nord-est de la République Démocratique du Congo, des centaines de victimes des exactions perpétrées par les éléments de la rébellion Ougandaise de l’armée de resistance du seigneur (LRA : Lord Resistance Army ) continuent à attendre que la justice leur soit rendue depuis 12 ans.

Ce jour là, le 01 novembre 2008, ils y ont perpétré plusieurs exactions sur les civils se souvient l’abbé Jean-Pierre Bangudekia, directeur de la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) du diocèse de Dungu-Duruma.

«Je me souviens ce jour-là, quand ces criminels sont arrivés dans la cité de Dungu en passant par Bamokandi, vers quartier Gbaka, en kidnappant, tuant, massacrant, tirant de partout. C’était une situation qui a tellement tourmenté les gens jusqu’à aujourd’hui. C’était à partir de 04h du matin, ils ont dévié plusieurs barrières de nos forces de l’ordre. Ils ont réussi à traverser la rivière Dungu là où quelques militaires loyalistes sont tombés pour défendre la patrie. En passant par le quartier Gbaka, ils ont kidnappé quelques personnes et ils sont partis. La cité était restée presque déserte les gens fuyaient dans tous les sens », explique-t-il.

En un clin d’œil, les parents se sont vu se séparer brutalement de leurs enfants et les enfants de leurs parents. Les uns tués sur le champ, les autres emportés en brousse et les proches restent sans aucune nouvelle ni de leur mort non plus de leur existence jusqu’à nos jours. Les victimes se trouvent inconsolables et peinent à retrouver la vie normale :

« Nous étions ensemble avec mes trois enfants, deux garçons et une fille tous étaient à l’école secondaire, tous étaient kidnappés. Le premier fils s’est retourné une année plus tard, ma fille deux ans plus tard et autre fils jusqu’à aujourd’hui je n’ai aucune information de lui. Il est certainement mort, je n’ai jamais réussi à maîtrisé mon émotion quand je me souviens de lui, seul Dieu payera ces gens là.», relate en pleurant une mère victime âgée d’une cinquantaine d’années.

Selon l’abbé JP. Bangudekia, précédemment cité, les victimes sont à catégoriser en trois niveaux notamment les unes continuent à être entre les mains de leurs ravisseurs (LRA), les autres sont mortes et autres encore ont réussi à s’échapper et sont dans la cité faisant face aux troumatisme et à la misère indescriptible.

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Pour ce prêtre catholique, la seule façon de réparer ces actes inhumains est de voir la justice être rendue un jour à ces nombreuses victimes abandonnées à leur triste sort. Il interpelle l’État Congolais et la communauté internationale à se ressaisir :

« C’est la responsabilité des autorités provinciales, nationales voir la communauté internationale de bien tabler sur ce dossier. Il est impensable qu’un gouvernement qui s’est dit démocratique, un État qui se dit de droit depuis ce temps jusqu’à aujourd’hui n’ait jamais réussi à saisir des institutions judiciaires pour réclamer que la justice soit faite. La CDJP a produit un ouvrage « les atrocités de la LRA » dans lequel vous trouverez des statistiques de dégâts commis par ces barbars qui restent jusque-là impunis . L’État congolais doit saisir les instances nationales ou internationales pour que la justice soit rendue . Ça doit être un travail d’ensemble afin que les auteurs soient poursuivis, jugés, condamnés et que les victimes puissent bénéficier d’une réparation sérieuse », plaide-t-il.

Estimées à ces jours
à plus de 1500 personnes, ces victimes restent presque abandonnées à leur triste sort décrie la CDJP/Dungu. Les dernières aides humanitaires leur fournies datent de 2013. Et depuis plus rien ! Nombreux des survivants gardent des graves séquelles physiques et psychologiques. Certains sont des mutilés, d’autres traumatisés ou des femmes autrefois réduites aux esclaves sexuelles nonobstant l’accalmie relative observée dans la région.

Pierre Mungu depuis Dungu