Le député provincial Vincent Ndombe (photo) accuse vertement les membres du comité local de sécurité de Niangara d’être de mèche dans l’afflux des éleveurs étrangers Mbororo dans ce territoire situé dans la province du Haut-Uele au Nord-est de la RDC, nonobstant l’ultimatum lancé par le gouvernement provincial.

Se confiant récemment à Orientalinfo.net, l’élu de la circonscription électorale de Niangara, précise avoir reçu plusieurs témoignages des habitants de la place, preuves à l’appui, attestant que ces éleveurs nomades sont devenus aujourd’hui une poule aux œufs d’or pour le comité de sécurité au détriment des intérêts de la population congolaise qu’il est censé pourtant protéger.

« (…) on se demande s’il s’agit d’un Comité de sécurité pour les Mbororo et non pour les Congolais. Ce fameux Comité lutte âprement pour la sédentarisation de Mbororo à Niangara contre la volonté de la population afin de continuer à s’enrichir sur le dos de la population de Niangara. Le Comité de sécurité de Niangara a oublié son devoir primordiale qui est de veuiller sur la sécurité de la population congolaise et de ses biens. Quelle honte ? », déplore M. Ndombe.

Occasion faisant le larron, cet élu du peuple dénonce la mauvaise pratique consistant s’accaparer des frais d’indemnisation des champs de la population détruits par bêtes Mbororo ayant élu domicile dans sa circonscription électorale :

« J’étais à Niangara en congé parlementaire, j’ai eu de discussion avec plusieurs couches de la population qui m’ont présenté beaucoup de plaintes. Voilà ce qui se passe : quand les bêtes Mbororo ravagent les champs d’un agriculteur, il va se plaindre au près du comité de sécurité et les Mbororo payent. S’ils payent par exemple 1million de francs congolais, ce qui arrive au pauvre paysan c’est peut-être 100.000 voire même 50.000 et le reste là n’est que partagé par le comité de sécurité de Niangara. Ça c’est sûr et certain selon les messages reçus de différents groupes », explique-t-il.

Pour l’instant, aucune réaction du comité local de sécurité incriminé face à ces accusations.

Par ailleurs, l’ex ministre provincial des infrastructures et travaux publics sous Lola Kisanga ne jurant que par le départ de ces éleveurs étrangers Mbororo “ il faut qu’ils partent de Niangara ” , propose plusieurs pistes de solution au gouvernement pour endiguer le phénomène Mboro et les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs en territoire de Niangara.

Il s’agit entre autres selon lui, de l’ expulsion de Mbororo du territoire de Niangara, de la révision des contrats des ventes de terrains vendus aux éleveurs Hema par les chefs coutumiers, de l’annulation de la vente des espaces vendus aux officiers de la FARDC, de l’affectation d’un nouvel administrateur du territoire capable de mettre de l’ordre et de défendre les intérêts de la population, du remaniement du Comité de sécurité du Territoire de Niangara en mutant certains éléments. Vincent Ndome recommande également la récupération du patrimoine du Territoire spolié et la redéfinition par le gouvernement trouve d’une formule pour un contrat de location annuelle des savanes pour les Hema en lieu et place de la vente de terrains.

À noter que les éleveurs étrangers Mbororo occupent à ce jours cinq des 6 chefferies composants ce territoire notamment Okondo, Kopa, Koleboro, Manziga et Mangele. Armés pour la plus part, ces vachers s’illustrent par diverses exactions sur les civils, destruction des champs et pollution de l’environnement et des cours d’eau par leur cheptel compromettant toute chance d’une cohabitation pacifique avec les populations autochtones. Leur présence est considérée comme une nouvelle forme d’envahissement de la partie nord de la RDC par les populations et les notabilités locales dans la région.

Héritier Mungumiyo