Les victimes des atrocités et exactions commises par des rebelles LRA (Lord’s Résistance Army) ont commémoré le vendredi 10 décembre 2021, le treizième anniversaire de ces massacres qui ont fait de milliers de morts et d’importants dégâts irréparables.
Cette année, les activités y relatives ont été organisées à Niangara dans le territoire portant le même nom dans la province du Haut-Uele, au Nord-Est de la République Démocratique du Congo.
Cette cérémonie commémorative s’est déroulée dans le quartier Mangeka devant le monument érigé par l’organisation non gouvernementale Action pour la promotion rurale (APRu) avec l’appui de Pax pays-bas en mémoire des victimes. Elle a connu la participation notamment de l’administrateur du territoire de Niangara, les membres du comité local de sécurité, les chefs coutumiers, les différentes forces vives, les victimes vivantes et rescapées de ce groupe armé ougandais venus dans les territoires de Dungu, Faradje et Niangara pour ce faire. Ces dernières y ont présenté une pièce théâtrale exposée par les victimes retraçant les nombreuses exactions subies.
Dans son allocution, le coordonnateur national de l’APRu, a relevé des normes dégâts enregistrés depuis le début des ces atrocités de la LRA.
«Ça fait 13 ans que nous avons perdu plus de 1.764 personnes qui nous ont été chers et nos biens. Nous avons subi toutes formes d’assassinats, extorsion, viol avec violence, mariage forcé, esclavage sexuel, mutilation, transmission délibéré de VIH/SIDA […] Ce mémorial symbolique qui vient d’être érigé à Niangara va témoigner et rappeler que les massacres de la LRA ont bel et bien eu lieu à Niangara et ont fait plusieurs victimes et que cela ne doit plus se répéter », a dit Jean-Claude Malitano.
Pour cet acteur de droit de l’homme, l’objectif poursuivi à travers cette célébration, est pour :
«La vérité, reconstruction de la vie, la justice, la réconciliation et la non-repetition de ces actes. »
Prenant la parole, Héritier Masikini Marindo, Administrateur du territoire de Niangara qui a présidé cette activité a appelé les filles et fils de Haut-Uele de garder une mémoire à l’endroit de leurs frères et sœurs victimes de ces atrocités et de dire non à la répétition de ces atrocités.
«Un peuple sans histoire est un peuple qui est appelé à disparaitre.
Niangara vient d’écrire son histoire en construisant ce mémorial pour que nos enfants et petits enfants puissent s’en souvenir. Mais aussi c’est un message pour qu’il ait justice et aussi appropriation de cette histoire par l’État congolais pour la protection de la population et leurs biens. Et que de tels événements ne puissent plus se répéter. Nous réclamons que la justice soit faite c’est vraiment très important pour dégager l’impunité dans notre contrée », fait observer l’autorité administrative.
Pour sa part, le coordonnateur de la société force vives du territoire de Faradje qui a pris par à cette activité, invite toutes les couches congolaises de poursuivre les démarches en fin d’honorer la mémoire de frères et sœurs disparus.
« C’est un grand message historique savoir ce qui s’est passé dans le sens que nos frères et sœurs ont été sauvagement tués. Mais aussi cela nous permet de commémorer car on ne peut pas laisser toutes les âmes dans les oubliettes. C’est qui est encore un grand message, est que faire pour que ces atrocités ne puissent plus se répéter », insiste le chef du travaux Léonard Adrupiako Mambako
Message réitéré également pa son collègue du territoire de Niangara qui plaide pour la mise en place d’un plan de protection communautaire :
« C’est une occasion pour les membres de la communauté d’avoir le plan de protection communautaire pour alerter en cas de problème afin de ne pas revivre cette triste histoire. Nous devons aussi avoir la culture de paix et non s’impliquer pour apporter les violations dans notre communauté. Nous devons dire non à la guerre et à la violence. Il nous faut promouvoir la paix et unité même s’il y a de problème, nous devons trouver de solution pacifique. La communauté internationale doit rendre justice à la population de Niangara », renchérit Dominique Sametu.
Il sied de signaler que depuis le début de ce programme, l’ONG APRu a identifié près de 1700 victimes des atrocités de la LRA dont 994 à Niangara, 334 à Dungu et 334 à Faradje qu’elle accompagne notamment pour leur réinsertion sociale, économique, scolaire, judicaire et compte continuer le programme en 2022 dans plusieurs d’autres volets avec une extension dans la province de Bas- Uele (territoires de Poko, Ango,Bondo et Buta), révèle Madame Rosette Letisia l’assistante genre de l’ONG APRU.
Pierre Mungu Guma envoyé spécial