C’est un signal fort dans la sauvegarde des espèces protégées que vient de donner le tribunal de grande instance d’Isiro siégeant en chambre foraine à Dungu dans la province du Haut-Uele au Nord-Est de la République Démocratique du Congo.

10 prévenus reconnus coupables de braconnage, destruction de spécimen (ndlr : tout animal, toute plante ou tout organisme vivant ou mort) et introduction d’arme en feu dans les aires protégées opérés dans le Parc National de la Garamba, ont écopé ce lundi 30 août 2021 des peines allant de 1 à 5 ans de servitude pénale principale au terme d’un procès qui a duré plus d’une semaine.

Le président du tribunal de grande instance d’Isiro, Philippe Mpeye Makende, déplore la statistique croissante de braconnage dans le parc de la Garamba, patrimoine mondial de l’humanité :

« Parmi les 10 dossiers opposant l’ICCN et les prévenus auteurs de braconnage, il ya eu de condamnation allant de 1 à 5 ans et dommages et intérêts en titre de réparation pour l’ICCN allant de 1000 à 4500 dollars américains évalués en Franc Congolais. Pour le braconnage dans le Parc national de la Garanba », a -t-il indiqué aux sortir des audiences.

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Un jugement salué par la partie civile au procès, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ( ICCN) qui se dit satisfaite. Son avocat conseil, maître Trésor Baba, estime que ces condamnations ont un caractère pédagogique pour mettre en garde d’autres personnes qui ne cessent de mettre en danger les aires protégées en violation des lois garantissant et protégeant la nature notamment la Loi n° 14 /003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature.

« Nous sommes satisfaits de ces condamnations qui doivent interpeler la population riveraine du parc. Elle doit éviter à se lancer dans les mauvaises pratiques au détriment des espèces protégées dans le Parc. La population locale doit être responsable de ses actes », a fait savoir maître Baba.

Par ailleurs, le tribunal a aussi condamnés 11 autres détenus à des peines allant de 1 an à la peine de mort avec des amendes aux victimes ou familles de victimes pour les infractions de violations sexuelles, meurtres assassinats et d’autres.

« Il y a eu 7 cas d’évasion de prévenus nous allons lancer les procédures à leur égard. il ya deux cas d’acquittement, un condamné à mort, nous devons sensibiliser nos populations du pays pour les respect de lois du pays. Il ya de personnes qui continuent à demeurer dans leur pratiques ancestrales et coutumières alors que ce sont des infractions », a renchéri monsieur P. Mpeye, président du tribunal de grande instance d’Isiro.

Par contre, deux détenus ont été tôt simplement acquittés faute de preuves.

La commission nationale au droit de l’homme (CNDH) antenne de Dungu qui salue également ce verdict, plaide pour la tenue régulière des pareilles audiences dans l’ensemble de la province du Haut-Uele afin de permettre au tribunal d’inscrire au rôle et traiter tous les dossiers en suspens.

Maître Séverin Malema, chef d’antenne locale de cette structure, révèle que d’autres personnes ont déjà totalisé plus de 3 ans en détention préventive en violation de toute procédure judiciaire suite à l’incapacité de cette juridiction judiciaire liée au manque de moyens logistique et matériel lui permettant d’organiser des audiences en foraines sur toute l’étendue de la province.

Pierre Mungu Guma / Dungu