L’une des maisons « anarchiques » détruites à Bandayi ©orientalinfo.net.

Une tension était observée l’après-midi de ce mardi 19 octobre 2021 au village Mege en cité de Durba, territoire de Watsa dans la province du Haut-Uele au Nord-est de la République Démocratique du Congo.

À la base l’annonce surprise de l’imminence de l’opération de démolition des maisons « dites anarchiques » dans la zone B de la société Kibali GoldMines même si précédemment la même délégation provinciale l’indiquait pour non concerné.

La population se trouve en débandade dans ce village où aucune information ne fait état d’une délocalisation antérieure comme ce fût le cas du côté de Bandayi déjà réduit en ruine depuis le weekend dernier.

« Ils sont venus pour nous surprendre de vider le village. Pourtant, depuis qu’ils sont là, dans leurs déclarations à la radio, ces gens déclaraient que Mege n’est pas concerné. Pourquoi venir traumatiser la population congolaise sans préavis ni informations comme ça. Nous savons que ils sont nos autorités capables de tout faire à leur guise comme si par ce qu’ils n’ont plus besoin de cette population. Mais, ça doit se faire dans le dialogue pour arriver à déterminer celui a qui réellement raison entre nous et la société et non ce forcing. Pourquoi à Bandayi, il y a eu toute une procédure pour arriver à la démolition et à Mege non ? », s’interrogent certains habitants ébranlés.

La société civile déplore un débordement dans cette opération conduite pourtant par le ministre provincial des mines au côté de ses collègues de l’intérieur l’intérieur et sécurité, de l’urbanisme et habitants, des généraux de l’armée et de la police ainsi que de plusieurs autres personnalités de la province.

Mesdames Élysée Pathy Masiya et Hélène Loda constatent également un volte-face éhonté doublé d’intimidations et loi de la jungle dans le chef de cette délégation provinciale :

« Nous avions eu plusieurs réunions avec cette délégation sur cette question de la zone B. Le ministre et même Kibali y compris le chef du secteur nous avaient rassuré que Mege n’est pas concerné étant donné qu’aucun processus de délocalisation n’a été mené dans ce village par l’entreprise contrairement à Bandayi. Personne ne comprend maintenant ce qui se passe dans ce dossier car pour démolir les maisons, il faut sensibiliser et expliquer à la population le pourquoi de l’opération », disent-elles

Approché par la presse, le ministre provincial des mines et chef de la délégation, Ismaïl Ebunze, s’est réservé de se prononcer sur l’évolution de ce dossier.

Notez que l’État qui se déchaîne de toutes ses forces sur la faible population pour remettre l’opérateur minier dans ses droits, n’ose dire mot aujourd’hui sur l’implication de ses représentants notamment des chefs des villages, le chef du secteur Kibali que de l’actuel gouverneur de province du Haut-Uele dans l’occupation d’une partie du périmètre de KGM, déplorent de nombreux observateurs.

« La délégation du gouvernement provincial n’est pas claire. Pourquoi n’est pas dire la vérité à la population ? », note l’un d’eux.

Par ailleurs, plusieurs langues évoquent également une chute libre de la côte de popularité du chef de l’État Félix Tshisekedi à l’horizon 2023 dans ce coin du pays, du gouverneur Baseane Nangaa et une montée de sentiment de méfiance contre le géant minier dans ce de ce climat de destruction en cascade des constructions dites « anarchiques ».

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