Des certaines d’habitants de Mege et Bandayi sont descendus dans les rues l’avant-midi de ce vendredi 03 décembre 2021 en cité minière de Durba, territoire de Watsa, dans la province du Haut-Uele au Nord-est de la République Démocratique du Congo sur appel de la société civile du Congo (SOCICO).

Ces victimes de la récente démolition des maisons « anarchiques » et déguerpissement contesté d’une partie du périmètre de l’entreprise Kibali GoldMines réclament une assistance humanitaire d’urgence au regard des conditions de vie inhumaines dans lesquelles, elles sont contraintes de vivre depuis un mois et demi après cette opération menée d’une façon « sauvage » par le gouvernement provincial du Haut-Uele et qui avait suscité des manifestations violentes sur place.

Les manifestants constitués des femmes, hommes, enfants, jeunes et vieillards étaient vêtus en majorité en noir et une bandelette blanche attachée sur la tête en signe de paix et tristesse. Ils scandaient des chansons hostiles au gouvernement provincial et au géant minier tout en leur rappelant que le premier rempart sécuritaire de cette mine reste les communautés riveraines et non les armes. La marche est partie du rond-point de Mege en passant par Bandayi, Toyota pour chuter au bureau de la police du Groupe Mobile d’intervention (GMI) à Duembe sans enregistrer des incidents tout au long du parcours et jusqu’à la fin de la manifestation.

Sur les banderoles et calicots arborés, on pouvait lire par exemple : “ nous disons non à la coalition gouvernement provincial et Kibali GoldMines contre le peuple ”, “soutien à la justice et à l’État de droit”, “ tolembi kolala libanda ” (ndlr : nous sommes fatigués de dormir à la belle étoile), “ toko voter te na 2023 ” (ndlr ; nous n’allons pas voter en 2023), “ […] Qu’il (Kibali GoldMines) nous rétablisse dans nos droits le plus tôt possible. Si non, nous allons retourner dans nos villages respectifs antérieurs”, etc.

Pour le coordonnateur de la SOCICO/Watsa, cette marche est une réussite car les manifestants pourtant non encadrés par la police, ont déjoué tout mauvais pronostic de dérapages émis la veille par plusieurs leaders et certaines confessions reglieuses s’inspirant des récents événements malheureux.

Dans le document adressé au chef de l’État et lu sous le drapeau entouré des manifestants après avoir entonné l’hymne national, Joseph Kelema plaide pour que l’État de droit et le slogan « le peuple d’abord » soit également une réalité aussi dans le Congo profond où les acteurs de la société civile sont devenus de proies à abattre à cause de leur combat citoyen et surtout au tour des projets miniers :

« Excellence monsieur le président, l’État de Droit n’est-il réservé que pour d’autres provinces et le slogan “ le peuple d’abord ” ne peut-il pas s’appliquer à l’intérieur du pays ? Excellence, la population que nous sommes, croît à vous et espère à une solution urgente à leurs problèmes vitaux ».

Par ailleurs, cette structure citoyenne félicite la ministre nationale de la justice et garde du sceau ayant instruit la justice à lancer des poursuites judiciaires pour quiconque aurait participé dans ces événements malheureux d’octobre dernier. Elle recommande notamment une aide humanitaire, la justice, le respect de la procédure de délocalisation selon le code et règlement miniers, le règlement des litiges par Kibali GoldMines pour des processus antérieurs en suspens et le retrait des avis de recherche lancé contre certains acteurs de la société civile de Durba doublée d’une garantie sécuritaire.

Il sied de signaler que les revendications de cette population va dans la droite ligne des recommandations déjà formulées par les élus tant nationaux que provinciaux après les enquêtes diligentées sur le terrain autour de dossier. Selon le rapporte de des élus provinciaux consulté par Orientalinfo.net, la société Kibali GoldMines détenant 10 permis d’exploitation couvrant 1 836 km², décline toute responsabilité sur ces incidents malheureux enregistrés et décharge tout sur les institutions de la République, affirmant avoir régulièrement saisi ces dernières depuis 2018 afin d’être rétablie dans droits dans la zone B de son périmètre minier.

Héritier Mungumiyo Ung’ur