L’ex président de la commission Électorale Nationale Indépendante et notable du Haut-Uele, Corneille Nangaa Yobeluwo, vient de relancer depuis une semaine, son vaste projet agricole de la riziculture moderne et autres céréales dans le secteur Gombari, en territoire de Watsa au nord-est de la République Démocratique du Congo. Ce projet lancé depuis une année avait connu un ralentissement pour des raisons techniques dans un contexte mondial marqué par un bouleversement dû à la pandémie de Covid-19.

En séjour sur le site où les travaux ont pris une vitesse de croisière, il affirme que l’objectif initial de nourrir les congolais à travers l’Agrobusiness reste maintenu :

« Le maître mot ici, c’est nourrir les congolais. Je vous assure, notre pays qui dispose des vastes étendues des terres arables, est capable de nourrir toute l’Afrique et même devenir un Pool agricole », dit-il en affichant son optimisme face à deux journalistes curieux venus visiter cette ferme agraire de plus de 23.000 hectares.

Dimanche 20 mars, comme tout chrétien pratiquant, Corneille Nangaa a pris part à la messe dite à la paroisse Saint Charles Lwanga de la place où il a profité de l’occasion pour appeler les fidèles catholiques en particulier et la population en général à s’approprier ce projet qui selon lui va booster le développement de la contrée en créant une classe moyenne en plus de favoriser la suffisance alimentaire.

Présenté par ses admirateurs comme visionnaire et pionnier de l’agriculture mécanisée dans la région, M. Nangaa rassure que les premières récoltes sont désormais attendues dans 5 mois pour les principaux produits (riz et maïs) et moins de 2 mois pour les produits maraîchères ( pastèque, tomates, oignons, poivrons, piment, aubergine,..). Elles seront d’une manière discontinue car ce projet use d’une technologie agricole de pointe employant des experts notamment étrangers dont les Kényans, pouvant aider à optimiser le rendement en temps et en contretemps.

Ce projet intégré de l’agriculture impliquera également l’élevage des petits et gros bétails y compris à la pisciculture. C’est indubitablement le plus vaste programme agricole qui se matérialise dans cette partie du pays.

L’année expérimentale concernera notamment, 100 hectares du riz, 50 hectares du maïs et 20 hectares de l’horticulture pour une production prévisionnelle de plus de 5.000 tonnes de riz, 20.000 l’année suivante et une croissance progressive chaque année jusqu’à plus d’1 million de tonnes à transformer sur place.

Ce site servira également d’un centre de recherche agricole régional privé qui à ce niveau déjà accueille une dizaine des étudiants stagiaires provenant de l’Université de l’Uele, celle de Kisangani et du Graben, explique Jean-Marie Mago, coordonnateur de la Société Agro-Pastorale Générale des Uele qui pilote ce projet en appelant également à son appropriation par la population, ses premiers bénéficiaires :

« Que la population soutienne ce projet par ce que nous voudrions bien que même les techniques que nous amenons ici soient adoptées par les communautés locales pour le bien de tous. Gombari doit se développer et grâce à l’agriculture avoir des infrastructures modernes. Nous devons faire bénéficier les dividendes de notre production aux communautés locales […] car la terre doit prendre de vengeance sur le sous-sol. D’ailleurs, avant même cette production, nous envisageons déjà forer des puits d’eau dans des villages pour donner de l’eau potable », lance cet agronome de formation et de carrière.

Il sied de signifier que la relance de ce projet qualifié de salvateur pour le milieu, est un motif de réjouissance pour la quasi-totalité de la population interrogée sur place par Orientalinfo.net.

Héritier Mungumiyo