En territoire de Faradje, dans la province du Haut-Uele au nord-est de la République démocratique du Congo, une rumeur sur une probable présence des éléments de la MONUSCO, s’est propagée comme un drainé de poudre ce vendredi 05 août 2022. Elle faisait état des casques bleus en convoi de plusieurs véhicules de marque land cruiser et des camions bâchés en provenance de la province voisine de l’Ituri pour une destination inconnue.

L’ampleur de la panique y afférente a poussé les autorités administratives locales à fixer l’opinion à travers une communication d’urgence, parlant d’un grand mensonge monté par des ennemis de la paix qui veulent à tout prix déstabiliser ce territoire autrefois théâtre des exactions des éléments de la rébellion Ougandaise de la LRA.

Jean Mari Gaspard Mondivudri Madrapile, administrateur du territoire de Faradje en charge des questions politiques et administratives a qualifié cela d’une désinformation tout en précisant que le convoi des véhicules dont il est question, appartient  plutôt au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) transportant des réfugiés sud-soudanais demandeurs d’asile, en provenance d’Ingbokolo dans le territoire d’Aru(Ituri) en plein processus de leur réinstallation au site des réfugiés sud-soudanais de Bele de Faradje (Haut-Uele) :

« Cette mauvaise information sur la présence de la MONUSCO est venue des ennemis de la paix et de développement de Faradje. Les auteurs seront poursuivis sans pitié. Hier, c’était un convoi de UNHCR qui transportait des sud-Soudanais demandeurs d’asile qui étaient à Ingbokolo dans le territoire d’Aru. Ils étaient 30 ménages, soit 235 personnes composées des hommes, femmes et enfants. UNHCR les a amenés dans le site des réfugiés sud soudanais à Bele dans le territoire de Faradje », a-t-il expliqué à Orientalinfo.net.

À la question de savoir pourquoi ces réfugiés ne sont pas directement envoyés dans le camp des réfugiés de Biringi dans le territoire d’Aru par cette agence onusienne ?

L’autorité territoriale avance entre autres raisons, le financement nécessaire disponible pour site des réfugiés de Bele pouvant assurer la prise en charge de cinq mille réfugiés contrairement au site de Biringi qui n’en dispose pas assez. Un chiffre qui resterait très loin derrière le target fixé et que c’était important d’envoyer ces demandeurs d’asile à Bele pour une bonne prise en charge.

Au sein de l’opinion tant locale, provinciale que nationale, plus d’une personne s’interroge, pourquoi les autorités publiques et des UNHCR n’ont commiquées en amont sur ce déplacement pendant cette période marquée par un fort rejet de la Monusco et n’attendre que des fausses informations avant de communiquer à la population hôte ?

Il faut noter que la présence la MONUSCO en RDC devient de plus en indésirable. Ces dernières semaines, plusieurs voix se sont levées pour réclamer le départ de cette force onusienne jugée incapable et inefficace d’imposer la paix au Congo depuis plusieurs décennies.

Xavier Tereka /Faradje