À Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele, au nord-est de la République Démocratique du Congo, les opérateurs économiques membres de la FEC et FENAPEC entrent dans la quatrième journée consécutive de grève ce jeudi 30 mai.
La veille, la synergie des sociétés civiles a lancé un ultimatum de 24 heures à la mairie pour dissiper le malentendu, en retournant à la table de négociation avec les chambres de commerce pour une solution durable à la crise persistante depuis le lundi 27 mai, et en retirant sa plainte contre les deux corporations.
Dans un communiqué publié dans la soirée du mercredi 29 mai à l’issue de la rencontre de trois sur les quatre structures de la société civile œuvrant dans la province, celles-ci menacent des actions de grande envergure si rien ne fait de ce jeudi soir.
En réaction à cette déclaration, le Mouvement Citoyen Haut-Uele Ma Province/MHUMAP, parle d’un coup de théâtre et appelle les syndicats patronaux ainsi que la synergie des sociétés civiles à la sincérité.
« Tout ce à quoi nous assistons aujourd’hui dans la ville est une aberration. Défendre la population est un don et le fruit du sacrifice. Tous ceux qui prétendent défendre l’intérêt de la population doivent cesser de distraire l’opinion. Ces commerçants payent toujours leurs taxes normalement mais ceux qui se font leurs défenseurs en tirent profit. Nous avons mené le combat acharné pour dénoncer le mauvais état des routes ces cinq dernières années, mais ceux-là ont accepté de signer une convention avec le gouvernement provincial notamment sur le paysage route pour piller la population, sachant bien que la province n’avait pas de routes. Ce sont des salariés du gouvernement provincial, parce qu’ils bénéficient de la rétrocession de ce que payent la population. En son temps le maire Matete n’a rien fait dans la ville, et personne n’a dénoncé en dehors du MHUMAP. Et aujourd’hui, sans prendre la défense du Maire en place qui a quand-même une vision pour le développement de l’entité, on veut voir tout en noir, nous devons être sérieux. On ne peut pas se dire défendre la population et bénéficier de ce qu’elle paye comme taxe à l’État », a lâché Me Adolphe Doune, responsable du MHUMAP.
Cet acteur social demande aux opérateurs économiques d’ouvrir leurs activités ce jeudi et de ne pas faire confiance à ceux qui visent leurs intérêts privés. Adolphe Doune renvoie la FEC et la FENAPEC aux instances judiciaires pour appréhender la bonne interprétation des lois, selon leurs réclamations et ne pas paralyser les activités économiques pour l’intérêt d’une dizaine de personnes seulement.
Joël Lembakasi