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(Note de l’éditeur : Cet article représente le point de vue de l’auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)
La Chine a publié dimanche le « document central No 1 » pour 2025 qui fait cas des priorités relatives à l’approfondissement des réformes rurales et aux mesures concrètes à mettre en œuvre pour faire progresser la revitalisation rurale. Trois journalistes africains pensent qu’accorder une attention au monde rural est une belle initiative qui participe au développement global de la Chine. Tout en commentant le dit document, ils souhaitent en savoir davantage sur les réformes rurales.
Les autorités chinoises entendent approfondir les réformes rurales au cours de l’année 2025 pour renforcer le développement des campagnes. C’est ce qui ressort du « document central No 1 » pour 2025 publié le dimanche 23 février. Des journalistes africains ont exprimé l’avis que le développement des zones rurales, notamment dans le secteur agricole, est la base du développement. Boubacar Ouattara, rédacteur en chef de Malijet, a indiqué que l’agriculture est le premier moteur du développement d’un pays. Pour lui, le gouvernement a pris une bonne décision qui consiste à renforcer les mesures inhérentes à la revitalisation rurale. M. Ouattara a souligné qu’apporter un soutien aux agriculteurs, c’est renforcer les remparts contre la pauvreté dans les zones rurales en Chine. Sur cette lancée, le pays a fourni d’énormes efforts pour combattre l’extrême pauvreté et ces expériences doivent continuer à servir.
Entre autres initiatives dans le secteur agricole, les réformes rurales doivent prendre en compte le renforcement de la protection et l’amélioration de la qualité des terres arables. Le document central suggère un contrôle strict de la superficie totale des terres arables, ainsi que l’intégration de tous les types d’occupation des terres arables dans la gestion unifiée de l’équilibre de l’occupation et de la restauration des terres.
Gérard Njoya, rédacteur en chef à l’Actu Chine-Cameroon, s’est intéressé sur la manière dont la technologie, précisément l’intelligence artificielle, pourrait être utilisée dans le secteur de l’agriculture avec à la clé l’augmentation des revenus des agriculteurs. Dans ce registre, le « document central No 1 » a indiqué que l’innovation et la technologie sont des forces motrices des réformes rurales. C’est dire que l’innovation et la technologie font partie de l’architecture des réformes rurales et de la revitalisation rurale en Chine.
« La revitalisation globale des campagnes passe par la construction d’un pays agricole fort, en prenant la réforme, l’ouverture et l’innovation scientifique et technologique comme force motrice, en consolidant et en perfectionnant le système de base des entreprises rurales, en apprenant et en appliquant l’expérience des « Dix millions de projets », en assurant la sécurité alimentaire nationale », précise le rapport. Les réformes rurales ont pour objectif d’endiguer la pauvreté en accélérant le développement industriel dans les campagnes. « L’innovation scientifique et technologique conduira à l’agglomération de facteurs de production avancés et au développement d’une nouvelle productivité agricole en fonction des conditions locales. Dans le but d’accélérer les percées dans les technologies clés, elle renforcera la coordination des ressources de la recherche agricole et cultivera des entreprises de pointe dans les sciences et technologies agricoles », précise le rapport. En plus de la mécanisation du secteur agricole, une autre innovation, à savoir l’agriculture intelligente est promue dans plusieurs provinces chinoises. L’exemple de la province du Jiangsu est édifiant dans ce registre.
Héritier Mungumiyo, directeur général de la radio Soso Ya Mboka Fm, a, pour sa part, souligné l’importance du développement des chaînes de valeurs dans le secteur agricole et des infrastructures routières et énergétiques dans les zones rurales. Grâce à des investissements structurés dans l’agriculture, les producteurs chinois exploitent et transforment leurs produits pour accroître leur plus-value. Le « document central No 1 » se veut une orientation des principales actions à mettre en œuvre dans le processus de la modernisation chinoise.
Au-delà de l’agriculture, l’élevage est également une dimension clé de la revitalisation rurale en Chine. Et le document souligne la place de l’élevage dans les réformes rurales. Le contrôle et la régulation de la capacité de production de porcs, l’aide aux secteurs de la viande bovine et du bétail laitier et la stabilisation de la capacité de production de base sont, entre autres, les initiatives sur lesquelles le rapport insiste. Il est aussi question de mettre en œuvre des normes nationales pour le lait stérilisé et soutenir le développement intégré de l’élevage et de la transformation des produits laitiers, en s’appuyant sur les exploitations familiales et les coopératives d’agriculteurs. Le volet formation est également pris en compte dans les recommandations du document central. Il exhorte à l’amélioration du niveau de l’enseignement professionnel lié à l’agriculture et encourage les écoles professionnelles à former des consortiums industrie-éducation avec les entreprises agricoles.