Les jeunes de la cité d’Aba, en territoire de Faradje, dans la province du Haut-Uele ont décidé de bloquer systématiquement depuis ce lundi 15 juillet 2019, toute circulation des engins roulants des agences humanitaires intervenant en faveur de plus de 35.000 réfugiés sud-soudanais dans la région. Une action amorcée pour protester contre la persistance de l’importation de la main d’œuvre au détriment des locaux par le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) et ses partenaires, le CNR notamment.
Cette situation coïncide aves le début de l’opération de relocalisation des réfugiés sud-soudanais du territoire de Dungu sur le nouveau site de Bele.
D’après Valentin Kinakosangaito, de la société civile locale, la population en a marre de cette injustice.
« Depuis que ces humanitaires sont ici, la société civile avait représenté un cahier de charge par rapport à l’implication des autochtones dans la main d’œuvre. Mais, jamais celui-ci n’a été respecté. Tout le temps les offres d’emploi affichés ne sont qu’une simple formalité car en amont ils listent déjà leurs frères, beau-frères, cousins, proches et connaissances à ces postes. Et au final, même les rendements de personnes dites qualifiées ne sont pas aussi extraordinaires sur le terrain. »
Du côté des humanitaires, on rejette ces allégations. Toute fois, le responsable du Haut Commissariat pour les Réfugiés ( HCR) se dit rester ouvert pour le dialogue avec les animateurs de la société civile pour une solution.
« Nous avons fait recours à l’autorité locale pour voir quelles sont les solutions appropriées pour pouvoir décanter à cette situation. De notre côté, nous estimons qu’on a pas à se reprocher. Même si ces revendications étaient légitimes mais ils auraient dû accepter qu’on en discute pour leur priver qu’effectivement le recrutement se fait. Nous pensons que la société civile devrait aussi prendre en compte ce que le HCR fait dans la zone. On a des écoles qui sont construites et réhabilitées, l’hôpital, les centres de santé qu’on réhabilité, des forages d’eau etc. »
Le HCR conseille par ailleurs à la société civile à privilégier la voie de dialogue au lieu de briller par une politique de la chaise vide au risque d’impacter négativement les activités des humanitaires dans la région.
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