La délocalisation des personnes affectées par le projet de l’entreprise minière Giro GoldFields, le sujet était devenu presque tabou à son temps. Plus de trois mois après le départ de Lola Kisanga de la tête du Haut-Uele, son ancien directeur de cabinet, Mike Kodravele accepte d’en parler à coeur ouvert depuis Kinshasa.
D’un air très serein comme d’habitude, il attribue d’entrée de jeu le blocage du processus enclenché à la difficulté de trésorerie qu’a connue et que connaît cette entreprise cotée en bourse australienne.
« La vérité est que Giro est en difficulté de trésorerie. C’est à Giro de s’expliquer et s’il ne s’explique pas correctement, il faut l’aider à s’expliquer à travers des représentants pour que les choses aillent vite. »
L’ancien coordonnateur de la grande commission de délocalisation reconnaît tout de même que le moratoire accordé à l’époque a trop duré. Il appelle Giro GoldFields à l’humanisme au regard des conditions sociales de vie
« Que Giro soit humain pour comprendre que les gens que je fait bloquer là bas bientôt trois ans déjà ont droit de vivre. Ils vivaient avec cet or artisanal. »
Quel était le deal entre le gouvernement provincial et Giro GoldFields ?
Mardi 20 juin 2019, Lola Kisanga alors gouverneur, lançait en pompe le processus de la délocalisation de la population de Giro, localité située à plus de 78 kilomètres de Watsa, dans la province du Haut-Uélé. Annonçait atypique et respectueux des lois en vigueur en la matière. Mais la suite a connu un dysfonctionnement tant sur le plan légal que pratique. Accusé de l’immixtion et tous les maux de la terre, l’ancien exécutif n’avait pas du tout préféré se lancer dans les déclarations médiatiques. L’affaire qui conduira à de mort d’hommes fera couler beaucoup d’encre et salive.
Aujourd’hui, Mike Kodravele révèle qu’aucun deal ne liait la province à l’entreprise en dehors de celui contenu dans le code minier en rapport avec la responsabilité du gouvernement provincial dans l’implantation d’une entreprise minière à savoir organiser la délocalisation au niveau local.
« Vous êtes investigateurs, faîtes savoir à la population ce que vous avez trouver de deal suspect à la population où on a détourner l’argent. Si on dit que le gouverneur ou telle personne a bouffé de l’argent, pourquoi Giro ne se plaint pas en justice ? Il faut arrêter, vous journalistes, de relayer des chimères. Lorsqu’il n’y a rien, dîtes qu’il n’y rien. »
Par ailleurs, M. Kodravele redoute des conséquences néfastes découlant des derniers compromis trouvé entre l’entreprise en difficulté de trésorerie et les orpailleurs qui autoriseraientt la reprise de l’orpaillage dans le périmètre de Giro en attendant la relance du processus de délocalisation.
Pour l’heure, Il est impérieux que Giro GoldFields dont l’installation est souhaitée par tous se conforme à l’exigence légale contenue dans les articles 9 à 12 de la directive (annexe du règlement minier) par rapport aux obligations et responsabilités du titulaire minier.
Ces articles stipulent que l’entreprise minière qui décide de procéder à la délocalisation des communautés locales pour le besoin de son exploitation doit :
1. Élaborer et mettre en œuvre le plan de réinstallation des communautés affectées ;
2. Consulter les communauté affectées et les autres parties prenantes ;
3. Consulter les communautés hôtes ;
4. Faciliter les actions de suivi et l’évaluation du processus de déplacement et de réinstallation.
Héritier Mungumiyo