En Ituri la toile a été scandalisée de la nouvelle de la séquestration du journaliste Patrick Ruhigwa au gouvernorat de province dans la nuit du mercredi au jeudi 24 octobre 2019.
L’intéressé est cité parmi les trois journalistes soupçonnés dans la disparition d’un disque dur de la cellule de communication du gouverneur Jean Bamanisa Saïdi.
D’après Luc Malembe, coordinateur a.i de ladite cellule considéré par la corporation des journalistes en Ituri comme donneur d’ordre pour la commission de l’arrestation arbitraire et traitements inhumains au journaliste, le disque dur volé contenait des informations sensibles du gouvernement provincial.
« La cellule de communication a été victime deux fois dans un mois du vol des matériels informatiques contenant des informations hautement sensibles du gouvernement. La première fois, on avait soupçonné un journaliste qui était venu resté la bas. La seconde fois, le même journaliste est revenu sans être invité, et encore un disque dur a été emporté. Et nous l’avons mis à la disposition de la police pour enquêter et trouver ce matériel informatique. ” explique-t-il.
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L. Malembe estime que l’Union Nationale de la Presse du Congo qui a annoncé la cessation de sa collaboration avec le gouvernement provincial est allé vite en besogne dans ses actions.
“ Il faut qu’on laisse la police enquêter librement. Si le journaliste est innocent il sera libéré. Et s’il est coupable, il sera poursuivi. C’est aussi ça la lutte contre l’impunité pour laquelle nous tous nous luttons. Nous ne pouvons pas construire une province en cachant les faits ou en appuyant le mensonge ou le mal. ”
Répondant à une question d’Orientalinfo.net sur la violation de la procédure d’arrestation de Patrick Ruhigwa décriée par la corporation des journalistes en Ituri, Luc Malembe indique qu’une commission a été mise sur pied pour faire la lumière et établir les responsabilités.
“ C’est vraiment à condamner si le journaliste a été arrêté dans un conteneur si les faits sont avérés. Moi j’ai mis le journaliste à la disposition de la police. Je n’ai jamais dit qu’on l’arrête au gouvernorat car je sais que la police connaît où on arrête un détenu, il y a bien des cachots appropriés. On arrête pas au gouvernorat. Nous tous nous condamnons si ce genre de dérapages ont eu lieu et les responsables seront poursuivis. Si c’est moi, je serai arrêté. ”
Cet incitant malheureux qui a jeté de l’huile sur le feu entre la presse et le gouvernement provincial ne doit pas être considéré comme un conflit ouvert pouvant sceller le divorce car la presse et le gouvernement provincial sont des partenaires appelés à collaborer étroitement a-t-il fait observer. Il a par ailleurs indiqué que le gouvernement provincial prendra langue incessamment avec les responsables de l’UNPC pour aplanir les divergences.
Héritier Mungumiyo