Le dossier rocambolesque du décès de l’ex directeur de la société Universal Sécurity, Deocgratias Dilayen Smootch, retrouvé mort le 27 juillet dernier, dans son domicile à Doko (Haut-Uele), dans la concession de Kibali GoldMines, est loin de connaître son épilogue.

Sa famille qui veut avoir toute la lumière sur cette morte suspecte déplore des entraves susceptibles de faire taire la vérité pendant que leur fils était présenté faussement au départ comme premier décès lié au coronavirus avant que les autorités sanitaires se rétractent sous diverses pressions. Elle maintient la thèse d’un meurtre.

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Dans une lettre de dénonciation adressée le 20 août dernier, au Procureur Général près la cour de cassation de la RDC, à Kinshasa/Gombe, elle (famille) implore son implication pour permettre de faire toute la lumière sur ce décès. Elle ne décolère pas contre l’avocat général Jean-Claude Ngandu, procureur général ad intérim du parquet près la cour d’appel du Haut-Uele qui manigancerait pour étouffer dans l’œuf l’enquête en cours au niveau du parque près le tribunal de paix de Watsa.

« Que c’est d’autant plus curieux que la veuille du jour où doivent être entendues toutes les autorités de la société Kibali et de la société UNIVERSAL SECUTITY/DURBA désignées par le parquet dans le cadre de cette sordide affaire, que l’avocat Général Jean-Claude Ngandu Mukendi, déjà nommé Procureur Général ailleurs et assumant l’intérim du Procureur Général près la cour d’appel du Haut-Uele pour expédition des affaires courantes en attendant son affectation, a ordonné au parquet de Watsa d’arrêter l’instruction et de lui expédier à Isiro, toutes affaires cessantes, le dossier R.I en cours d’instruction, soit pour amener le dossier à près de 600km du lieu du crime, afin de le mettre dans les tiroirs et taire l’affaire », écrit Me Émile Mutshembe Wembo, avocat conseil de la famille.

Pour lui, le magistrat précité n’est pas à son premier forfait de ramer en contre-courant de l’État de droit prôné par le chef de l’État Félix Tshisekedi particulièrement quant il s’agit du dossier impliquant des responsables de cette société aurifère frisant une complicité. Il s’était déjà illustré par un acte dans l’endormissement du dossier du détournement de 300.000 dollars américains destinés à la construction de l’Hôpital Général de Watsa, classé sans suite jusqu’à nos jours.

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Ainsi, la famille demande l’annulation de sa demande de communication destinée à bloquer ce dossier quoiqu’étant un R.I, et dont le sérieux parquet de Watsa est proche de faire éclater la vérité au grand jour.

Contacté par la rédaction d’Orientalinfo.net, l’avocat général incriminé s’est contenté d’indiquer  » que chacun fasse son travail tout simplement !” sans beaucoup plus de commentaires.

La partie immergée de l’iceberg

La dénonciation de la famille Dilayen intervient quelques jours seulement après la disparition mystérieuse de la concession de Doko, du docteur Jason Milongo Ankwine Kabasele Junior, considéré comme premier suspect pour avoir été avec le feu D. Dilayen dans les ultimes minutes de sa mort et tout au long de sa période maladie.

Dans le collimateur de la famille figure le directeur de sécurité du géant minier du Haut-Uele. Smith Kombo est accusé d’avoir donné l’ordre d’interdire aux membres de ladite famille d’accéder au corps ainsi que d’assister à toutes les étapes de soins à l’hôpital.

Ce que conteste énergiquement le concerné. Il parle des accusations gratuites sans fondements d’autant plus que le défunt Oscar One est mort entre les mains de son médecin privé. Smith Kombo qui affirme n’avoir jamais vu sa dépouille mortelle estime que la famille qui serait en quête d’un bouc émissaire, s’est choisi un mauvais candidat.

« Toutes ces allégations sont non fondées car je n’ai jamais vu le corp de deo ni donner l’ordre à qui que ce soit .on peut demander a tous les agents qui ont transporté le corp de la maison à la clinique, de la clinique à la morgue et à tout le personnel soignant, ils vous diront que je n’ai jamais assisté à quoi que ce soit et donner l’ordre a personne », clame-t-il.

S’agissant de la disparition du docteur Jason, S. Kombo indique également que ce dernier n’a jamais été sous sa responsabilité comme veut le faire croire la famille :

« Il était agent Unisec résident au camp Unisec et faisait l’objet d’aucune procédure judiciaire pendant 18 jours depuis le 27 au 14 juillet. Et son invitation est venu le 15. Pourquoi attendre 18 jours quand vous considérez une personne comme suspecte ? La justice c’est la preuve et non des intentions de nuire à des personnes, à une société, à une province. C’est très méchant de la part de cette famille », rétorque-t-il à cette correspondance de la famille dilayen.

Visiblement, ce feuilleton ne fait que commencer.

Héritier Mungumiyo