Ces évadés ont réussi à s’échapper en creusant un trou au mur dans la nuit de samedi à ce dimanche 11 octobre 2020, rapportent des sources sécuritaires à la rédaction d’Orientalinfo.net.
Au total, 8 sur les 12 condamnés parmi lesquels se trouve le policier ayant écopé de la peine à perpétuité, ont réussi à quitter leur cellule de détention à la maison carcérale du parquet militaire secondaire de Watsa. Un seul a été récupéré par les services de sécurité pendant que les 7 autres se sont volatilisés dans la nature.
Ces évadés auraient réussi leur coup grâce à la complicité avec un milliaire de garde qui, a lui aussi, pris le large laissant son arme sur place, apprend également votre média.
Tous avaient été reconnus coupables jeudi dernier et condamnés par le tribunal militaire garnison d’Isiro à des peines allant de 2 ans à la perpétuité pour meurtre, tentative de meurtre, détention illicite d’armes et munitions de guerre, violation des consignes, viol d’enfants, dissipation des munitions, perte d’armes, lâcheté devant l’ennemi et évasion des détenus.
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Ce jour-là, le juge président le capitaine Mukengeshayi Nkole Henry faisait remarquer que c’est de la responsabilité de l’État Congolais de créer des conditions carcérales idoines pour le maintien de ces condamnés en prison afin de purger leurs peines après ce verdict.
Deux jours seulement après, les faits lui donnent raison car c’est généralement une désolation pour les juges, le ministère public et la population qui se retrouvent tous insécurisés avec ces évasions en répétition rendant quasiment nuls les efforts consentis pour rendre justice dans un pays qui se veut de droit mais sans prison.
Un observateur parle d’un danger permanent pour la population. Il déplore que le comité local de sécurité (Watsa) ne s’intéresse pas généralement aux audiences et est souvent moins informé du degré des infractions pouvant pousser les autorités locales à prendre des mesures sérieuses pour garder les condamnés en détention contrairement à d’autres provinces du pays où les autorités locales de sécurité prennent part aux audiences et protègent les condamnés dans un endroit approprié.
Pendant ce temps, cette énième évasion révulse plus d’un habitant de la cité minière de Durba où opèrent sans pitié ces malfrats.
« Nous sommes fatigués avec ces scénarios judiciaires. On arrête, on condamne et quelques jours après, ils sont de retour avec force dans la communauté. Nous demandons s’il faut que nous commencions à nous faire justice ? Par ce que quand on alerte les services compétents, ils coopèrent avec ces derniers. Et le retour de ces condamnés dans la communauté est comparativement au retour des diables chassés dans un corps humain. Ils retournent sans quiétude par ce qu’ils savent que personne ne leur fera quelque chose », nous dit une habitante révoltée.
Nanou Mokuba