C’est un véritable parcours de combattant que réalisent les usagers du tronçon routier Faradje-Niangara en passant par Dungu sur la Route Provinciale 426 dans la province du Haut-Uele, au nord-Est de la République Démocratique. En effet, cette route se trouve dans un état de délabrement très avancé ces jours-ci, font savoir des sources concordantes :
« Surtout de 50 kilomètres de Dungu nous ne savons pas comment rouler ni en moto, vélo le camion n’en parlons pas. Les camions se renversent chacun jour avec de dégâts matériels énormes et ça fait vraiment peur. On ne sait comment faire. J’ai quitté 50 km à 13 heures et me voici arrivé à Dungu à 18h. Les camions bloquent la route départ et d’autre. Tout est vraiment bloqué « , explique à Orientalinfo.net un motard à l’entrée du centre de Dungu.
Cet axe routier est parsemé des gros bourbiers auxquels les usagers routiers grinçant les dents, attribuent des surnoms adaptés aux gymnastiques exigés pour se frayer difficilement le passage notamment, » Sodomo na gomoro, Lobi kaka, Malamu lifelo, Sukisa, Benda bika, etc. »
À lire aussi : Isiro, pénurie de fournitures scolaires dans la ville
Cette détérioration persistante de cette route n’est pas sans conséquences sur les marchés de la contrée. déjà, certains produits de première nécessité ont connu une hausse incontrôlé de prix sur le marché à cause de leur rareté allant jusqu’à pénaliser la rentrée scolaire aux enfants déplore Wayway Lebon, coordonnateur territorial de la société civile forces vives de Dungu.
« La route Dungu-Faradje est dans un état de délabrement très avancé, nous avons du mal et les opérateurs économiques souffrent également. Il n’y a pas de produits de première nécessité sur le marché de Dungu et la population est en train de souffrir. Il y a maintenant hausse de prix sur le marché. Il n’y a pas aussi les objets classiques et les élèves, parents sont tous bloqués », a-t-il expliqué.
La société civile rappelle au gouverneur sa promesse
W. Lebon lance un cris de détresse aux autorités provinciales pour trouver une solution afin de décanter cette situation de plus en plus insupportable.
« Sans la route, il n’y a pas le développement. Lors du passage de gouverneur de la province (Baseane Nangaa ndlr) l’année dernière, lui-même avait confirmé » qu’il n’y a pas la route » et nous avait promis de reconstruire la route et faire de ça sa priorité mais jusque-là nous ne voyons pas sa mise en œuvre. Nous plaidons à l’autorité provinciale et lui demandons de penser à faire quelques chose sur le tronçon routier Dungu-Faradje comme promis. C’est vraiment difficile d’accéder au chef lieu du territoire de Dungu ».
Ce plaidoyer est renforcé par son collègue du territoire de Niangara qui fait face à une même problématique.
« En quittant Dungu jusqu’à Kungbe, l’état de route est totalement délabré. C’est vraiment regrettable. Nous, la société civile nous déplorons cette situation car la route qui reliait Dungu au marché de Mbengu (25km) était praticable dans les jours passés mais aujourd’hui c’est impossible. Les camions passent plus de trois jours juste à 6 kilomètres (à Nibe) de Dungu et les autres se renversent vraiment c’est « Terminator ». Cette route est à la compétence du gouvernement provincial. Nous en appelons à la responsabilité avant qu’on commence les actions citoyennes », renchérit Bienvenu Ngassa Maraka, vice-président de la société civile de Niangara.
Il sied de noter que le gouverneur de la province du Haut-Uele Christophe Baseane Nangaa, a, depuis son arrivée à la tête de cette province, placé le désenclavement de la province à travers la réhabilitation et/ou la reconstruction de la route comme sa principale priorité. Pour ce faire, la province s’est procurée des engins propres pour l’exécution de ces travaux. Pour l’instant, ces machines sont en grande partie engagées sur la RN 26. Tout fois, la population de la partie précitée de sa province s’impatiente de voir aussi cet axe routier qui relie les 5 territoires sur les 6 que compte le Haut-Uele, revêtir une nouvelle robe.
Pierre Mungu / à Dungu